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milieu extérieur, échanges dans lesquels l’oxygène joue un rôle considérable. — Vient enfin une dernière propriété, celle de reproduction, qui est, dans une certaine mesure, la conséquence fatale de la précédente, c’est-à-dire de l’accroissement. Les élémens vivans, les cellules, ne peuvent, en effet, continuer à subsister sans s’accroître ; et comme, d’ailleurs, elles ne peuvent grandir sans mesure, au-delà des limites que leur assigne leur statut morphologique, il arrive fatalement un moment où la cellule se divise, par un procédé direct ou indirect : et bientôt, au lieu d’un élément anatomique, on en compte deux.

Ces cinq caractères vitaux des élémens, ils existent avec leur maximum d’évidence chez les cellules vivant isolément, chez les êtres microscopiques formés d’une cellule unique, protophytes et protozoaires. Mais, on les retrouve aussi dans les associations que les cellules forment entre elles, c’est-à-dire dans les animaux et les plantes ordinaires, complexes, polycellulaires, appelés, en raison de cette circonstance, métaphytes et métazoaires. Libres ou associés, les élémens anatomiques se comportent de même, se nourrissent, s’accroissent, respirent, digèrent de la même façon. A la vérité, le groupement des cellules, les relations de voisinage et de contiguïté qu’elles affectent, introduisent alors quelques variantes dans l’expression des phénomènes communs. Mais ces légères différences ne sauraient dissimuler la communauté essentielle des processus vitaux.

La majorité des physiologistes, à la suite de Claude Bernard, admettent pour valable et convaincante la démonstration que l’illustre expérimentateur a fournie de cette unité des processus vitaux. Il y a cependant quelques protestataires isolés : M. Le Dantec en est un. Dans sa théorie nouvelle de la vie, il amplifie, il exalte les différences qui existent entre la vie élémentaire des protozoaires et la vie associée des métazoaires : il ne veut y voir que contrastes et divergences.


Si telle est la vie élémentaire, demandons-nous ce que c’est que la mort élémentaire, c’est-à-dire la mort de la cellule. Posons-nous, à ce propos, les questions que l’on a précisément à examiner à l’occasion des animaux élevés en organisation et de l’homme lui-même. La mort de la cellule a-t-elle un caractère de nécessité, de fatalité ? Existe-t-il des cellules, des protophytes, des protozoaires qui soient immortels ? Comment la cellule