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QUESTIONS SCIENTIFIQUES

LA SÉNESCENCE ET LA MORT

Certains, ouvrages, d’un caractère philosophique, comme le beau livre de M. L. Bourde au sur la Mort, ou d’une nature plus étroitement biologique, comme le livre de M. Yves Delage sur l’Hérédité et les grands problèmes de la Biologie générale et celui de Le Dantec sur une Théorie nouvelle de la Vie ; — les publications de M. E. Metchnikoff et de M. Marinesco sur la sénescence et la destruction des tissus ; — d’autres, enfin, plus spéciales et plus techniques, ont renouvelé, dans ces dernières années, l’intérêt qui s’attache à de bien vieilles questions qui ont préoccupé et préoccuperont toujours l’humanité : nous voulons parler de la caducité et de la mort. — Nous vieillissons et nous mourons : nous voyons vieillir et disparaître les êtres qui nous entourent. Tout d’abord nous n’apercevons pas d’exceptions à cette loi inexorable et nous la considérons comme une fatalité universelle de la Nature. — Mais cette généralisation est-elle bien fondée ? Est-il vrai qu’aucun être ne puisse échapper à ces cruelles nécessités de la vieillesse et de la mort, qui nous régissent et, avec nous, tous les représentant de l’animalité supérieure ? Ou, au contraire, y a-t-il des êtres immortels ? — La biologie répond qu’il y en a, en effet. Il y a des êtres à la vie desquels aucune loi n’assigne de limite ; et ce sont précisément les plus humbles, les moins