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...Nul n’a fait plus que vous. Résidant dans le vilayet qui comptait la population arménienne la plus nombreuse, vous avez réussi, par votre activité, votre dévouement, à ce que ce fût celui qui comptât le moins de victimes. Ce beau résultat est votre œuvre personnelle. »

Pendant que parlait l’ambassadeur, Maurice, qui s’était levé, se tenait raide ; puis il a salué militairement, sans pouvoir dire un mot.

28 juillet. — Le temps est superbe, j’ai pu enfin faire connaissance avec un Stamboul doré par le soleil sous un ciel bleu, au lieu de l’affreuse pluie de l’an dernier qui gâtait tout.

Maurice va mieux.

M. Jean de Sivas, comme dit son papa, vient d’avoir sa onzième dent.

Ma décoration du Chefakat, qu’ont ici quantité de femmes, nous a coûté 160 francs de bakchichs divers, mais ces dames de l’ambassade m’ont assuré que ça fait très bien (rouge, vert, blanc) sur une robe de bal.

Oui, mais à quand le bal ? Pas à Janina, je suppose. Janina ! on dit pourtant que c’est une ville agréable. Cette fois j’emporte un kodak, car, de Sivas, je ne rapporte que quelques mauvaises photographies faites par les Pères.


EMILIE CARLIER.