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pression qu’elle possède, à élever des ascenseurs ou à manœuvrer des machines ; dans ce cas, le prix du mètre cube est porté à 0 fr. 60. Mais des modérations de tarif favorisent les petites bourses dans les conditions suivantes : pour tout immeuble où les loyers matriciels des locaux habitables ne dépassent pas 800 francs, — c’est-à-dire où les loyers réels n’excèdent pas 1000 francs, — le propriétaire peut contracter, pour la totalité de ces locaux, un abonnement à forfait de 6 francs par an pour les logemens d’un loyer au-dessous de 300 francs, de 9 francs pour-ceux d’un loyer de 300 à 400 francs, de 14 francs pour ceux de 400 à 640 francs et de 20 francs pour les logemens déjà d’une certaine importance, de 640 à 800 francs inclusivement.

Ces rabais, établis en faveur des classes ouvrières, ne sont applicables qu’aux consommations ne dépassant pas 20 mètres cubes, par an et par personne ; l’excédent est tarifé à 0 fr. 35 comme pour l’ensemble des consommateurs.

Le prix initial de vente des eaux de rivière est 0 fr. 16 le mètre cube, et ce prix décroît à mesure que le volume consommé est plus considérable.

Quand la ville de Paris disposera des eaux des sources dont quelques-unes sont déjà sa propriété, et dont l’adduction a été étudiée par les successeurs de Belgrand : Couche et Humblot, tous deux aussi disparus ; quand elle aura augmenté la capacité de ses réservoirs de façon à pouvoir intégralement appliquer-le principe de la double canalisation, l’eau de source étant réservée à la consommation privée et aux usages domestiques et les eaux de rivière seulement employées industriellement ou par le service de la voie publique pour le lavage des rues, l’œuvre rêvée par Belgrand sera intégralement réalisée.

Paris posséderait alors toute l’eau désirable pour la santé publique et nécessaire à son hygiène.

Il y aurait malheureusement, pour atteindre ce résultat, quelques dizaines de millions de francs encore à dépenser. Mais ces dépenses-là, qui garantiront la santé des Parisiens en créant pour le budget de Paris des ressources permanentes, qui voudrait les déplorer ?


GASTON CADOUX.