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I. — LE SIEGE DE MONTAUBAN. — LA FIN DE LUYNE[1]

La guerre étant décidée contre les Protestans, le Roi avait quitté Fontainebleau, le 1er mai 1621, pour se rendre à Orléans, puis à Blois, puis à Tours. Il descendait la Loire en bateau. À Bourgueil, il avait reçu, le 16 mai, la visite de la Reine-Mère. Celle-ci était très embarrassée. Accompagnerait-elle le Roi dans sa campagne contre les protestans ? Le faire, c’était s’atteler en quelque sorte au char du connétable. Mais laisser le Roi, c’était quitter la partie. Elle se décida, d’abord, à suivre l’armée, sans trop s’écarter, cependant, des bords de la Loire, où elle se plaisait. Elle alla, d’abord, jusqu’à Saumur, place forte dont le gouverneur était Duplessis-Mornay.

Luynes, en agissant par l’intermédiaire de Villarnould, gendre de Duplessis-Mornay, obtint, pour le Roi, l’entrée dans la ville et il sut se faire ouvrir également les portes du château. Le vieux huguenot fut plus mécontent que surpris. Il espérait que, le Roi une fois parti, il reprendrait le gouvernement de la place ; mais il n’en fut rien. On la lui emprunta par un acte eu bonne et due forme, avec le ferme propos de ne jamais la lui

  1. Voyez la Revue des 1er janvier, 1er et 15 février.