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REVUE SCIENTIFIQUE

LE RÔLE DES MOUSTIQUES DANS LA PROPAGATION DES MALADIES

Serions-nous revenus au temps où Réaumur intéressait non seulement les savans, mais encore les gens du monde à l’histoire naturelle des cousins ? et où son treizième mémoire consacré à la description de ce petit insecte, de sa larve et de sa nymphe, et à la connaissance de ses habitudes et de ses mœurs, trouvait des lecteurs à la fois à la Ville et à la Cour ? On le croirait, à voir l’empressement du public actuel pour tout ce qui se dit sur les moustiques, à l’Académie de médecine ou dans les Sociétés savantes. Mais il est aisé de voir que ce n’est pas un zèle désintéressé pour l’histoire naturelle des petits animaux qui se manifeste aujourd’hui. Nos intérêts les plus chers, notre santé, notre vie même sont en jeu. Nous avons découvert que les moustiques nous étaient nuisibles bien au delà de ce que nous croyions. Ils ne sont pas seulement des hôtes incommodes, gênans, insupportables, exaspérans ; ils sont de redoutables ennemis qu’il faut bien connaître pour en triompher. Ils sont les agens de transmission de quelques-unes des affections les plus redoutables dont l’homme ait à souffrir dans les pays chauds, le paludisme, la filariose, la fièvre jaune, et peut-être la lèpre.


I

Cousins, moustiques, mosquitos ou maringouins sont les noms employés dans le langage courant pour désigner ces insectes, très semblables, qui ont tous un air de famille, et qui forment, en effet,