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de toute catégorie, dont 428 mécaniciens, ont été admis à une pension de retraite. La proportion des retraites réglementaires a été de 69 pour 100 pour l’ensemble du personnel, de 76 pour 100 pour les conducteurs de trains et de 34 pour 100 pour les mécaniciens[1]. L’âge moyen de ces mécaniciens retraités par anticipation était de 53 ans, la durée moyenne de leurs services, 26 ans.

Conviendrait-il d’aller plus loin, de donner aux mécaniciens la possibilité de quitter avant 50 ans un métier qui leur serait devenu trop pénible, soit en ajournant le service de leur retraite à une date ultérieure, soit même en escomptant, dans des conditions à déterminer, la pension de retraite à laquelle ils auraient droit plus tard, de manière aies faire jouir immédiatement d’une pension réduite ? C’est une question que nous avons mise à l’étude, et elle ne me paraît pas de celles dont la solution soit trop difficile.

Ajoutons, pour compléter cette statistique, que, sur les 1 075 mécaniciens admis à la retraite du 1er janvier 1881 au 1er janvier 1901, en 20 ans, — à une retraite dont le chiffre moyen, pour le dire en passant, s’élève à 1 535 fr. 61, — il en survit, au 1er juillet 1901, 780, se décomposant en : 218 de 50 à 55 ans ; 258 de 55 à 60 ans ; 160 de 60 à 65 ans ; 108 de 65 à 70 ans ; 33 de 70 à 75 ans ; 3 de 77 ans.

Il n’était pas inutile, je crois, d’exposer ces données générales. Nous sommes maintenant plus à même d’entrer dans l’examen des principales dispositions de la loi.

Nous avons entendu parfois exprimer la surprise que les compagnies ne puissent se contenter de la faculté qu’on leur accorde de faire travailler leurs agens 10 heures par jour. Il est essentiel de faire à cet égard une distinction.

Admettre, pour chaque journée de 24 heures, une durée maxima ou normale de travail de 10 heures, rien n’est plus facile pour un travail de bureau ou d’atelier. Qu’il s’agisse de nos bureaux centraux ou de nos ateliers de construction ou de

  1. Cette proportion tend d’ailleurs à augmenter plutôt qu’à décroître. De 4/125, ou 3… p. 100 pour la période de 1862 à 1877, elle s’est élevée à 29 p. 100 pour les vingt dernières années, 31 p. 100 pour les dix dernières, 34 p. 100 pour les cent dernières. Cette proportion, d’ailleurs, varie d’une compagnie à l’autre ; elle est plus forte à l’Est, à Orléans et à l’Ouest.