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celle des retraites, qui n’ont avec la sécurité qu’un rapport un peu plus lointain.

Le principe de la loi est simple, trop simple : dix heures de travail maximum dans chaque journée de vingt-quatre heures.

Occupons-nous d’abord des mécaniciens. Ce sont les premiers que l’on considère, et non sans raison, parmi les travailleurs des chemins de fer. Sympathiques entre tous, ils forment une troupe d’élite, d’avant-garde, se recrutant souvent dans nos écoles des arts et métiers, dont l’instruction professionnelle se doit doubler de sang-froid, de décision et d’initiative, troupe d’ailleurs un peu renfermée, consciente de ses responsabilités et fière de la place qu’elle occupe, la première au travail, au danger. Ce ne sont pas, cependant, des anges, et il le faudrait être pour résister aux excitations dont ils sont l’objet et qui, surtout lorsque soufflent certains vents de renouvellement, trouvent à la Chambre un écho particulier.

Examinons d’abord, ce ne sera pas du temps perdu pour les discussions ultérieures, comment sont réglées pour eux les questions de salaires et ce qu’il faut penser des légendes qui ont cours sur leurs fatigues, sur les conditions de leur santé.

La compagnie P.-L.-M. compte actuellement 2 511 mécaniciens divisés en quatre classes, dont les appointemens fixes varient de 2100 francs à 3000 francs. À ces appointemens s’ajoutent des primes d’économie de combustible et de matières de graissage, qui les intéressent à la conduite économique de leur machine, des primes de temps gagné en marche, incitant à la régularité, des primes de parcours, qui intéressent les mécaniciens à effectuer le plus de parcours possible. Ces primes, à la compagnie P.-L.-M., sont considérées, au point de vue des versemens pour la retraite et, par suite, de la quotité de cette retraite, comme faisant partie des appointemens.

En 1900, le salaire fixe des mécaniciens représente une moyenne effective de 2388 francs, les primes diverses 849 francs. Ils reçoivent enfin, lorsqu’ils restent absens de leur domicile au-delà d’un certain nombre d’heures, des frais de déplacement dont la moyenne annuelle est de 358 francs.

Tout cela leur constitue un salaire moyen total de 3595 francs.

Les chauffeurs, au nombre de 2123, sont divisés en trois