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et détruire le pont du chemin de fer sur la Cedar Run. Les pertes étaient minimes : 6 tués, 2 blessés, 6 disparus, tant il est vrai qu’à la guerre, les actions les plus audacieuses sont presque toujours les moins dangereuses.

On le vit encore, les 10 et 11 octobre 1862. Stuart avait reçu l’ordre de faire une expédition dans le Maryland et la Pensylvanie pour détruire le pont du chemin de fer sur la Conococheague. Il part avec 1 800 cavaliers et 4 pièces d’artillerie à cheval. A la pointe du jour, il franchit le Potomac à Mac-Coy’s malgré un poste de l’ennemi, arrive à Chambersburg à la nuit, s’empare de la ville, coupe le télégraphe, détruit le pont du chemin de fer, repart le matin et, après plusieurs crochets de 6 à 8 milles pour dépister l’ennemi, entre en Maryland à Emmetburg. Il traverse ensuite le Monocacy, gagne et détruit la voie ferrée Balti-more-Ohio près d’Hyatt’s Tower. Il est alors sur la ligne de communication de Mac Clellan avec Washington.

A Poolesville, près du confluent du Potomac et du Monocacy, il trouve 4 à 5 000 hommes qui gardaient le gué du Potomac et un gros de cavalerie venant du Monocacy.

« Je l’ai fait attaquer aussitôt par l’escadron d’avant-garde, écrit Stuart. Ce dernier n’a pas tardé à rejeter les cavaliers fédéraux sur l’infanterie qui les suivait et nous avons immédiatement occupé une hauteur qui dominait le cours du Monocacy. Avec la rapidité de l’éclair, mes hommes avaient déjà sauté à terre et tiraillaient pour arrêter les progrès des fantassins ennemis. Cette fusillade a donné le temps à la batterie d’accourir et de rejeter les fédéraux au-delà du Monocacy. J’ai pu alors, grâce au masque formé par ma ligne de tirailleurs et la batterie, me diriger droit sur le gué du Potomac à Whiteford II était gardé par 200 hommes. Leurs feux rendaient le passage difficile. J’ai appelé à moi deux pièces qui ont nettoyé la place. L’avant-garde et cette section passant le gué ont pris position sur l’autre rive pour protéger le défilé du gros.

« Pendant ce temps, les deux autres pièces et la ligne de tirailleurs faisaient du combat en retraite, ne cédant le terrain que pied à pied. Sous la protection de l’avant-garde déjà passée elles franchirent à leur tour le Potomac. Les pertes étaient très faibles. »

Ainsi, le 12 octobre et dans la matinée du 13, les cavaliers avaient fait une marche de 135 kilomètres, interrompue