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LA
TENDANCE COLLECTIVISTE

DERNIÈRE PARTIE[1]


IV. — LA TENDANCE COLLECTIVISTE ET LE CAPITAL

L’application du principe de différenciation à l’économie sociale proprement dite en est également la frappante justification. Elle nous montre dans l’amplitude de la vie économique et du mécanisme industriel un mouvement favorable à l’élévation de l’individu économique et évocateur de ses facultés et de son énergie.

Aux premiers temps de l’histoire, l’essor de l’individu économique a certes peu d’envergure ; il cherche à vivre et il se contente de vivre en produisant, quand la nécessité le presse, de la valeur d’usage pour sa consommation personnelle.

Peu à peu, il se met à produire pour les autres, d’abord pour le groupe social immédiat dont il fait partie, puis pour des groupes étrangers en relation de voisinage avec le sien, puis pour des consommateurs toujours plus éloignés de lui et qu’il ne connaît pas. La production pour l’usage devient la production pour l’échange, le travail domestique devient le travail de la fabrique, de la manufacture, de l’usine, et se hausse jusqu’à son stade international actuel, où le commerce de la seule Belgique

  1. Voyez la Revue du 15 septembre.