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Panizzi a reçu votre livre et vous a écrit pour vous remercier, mais sa lettre lui a été retournée par la poste, faute d’avoir pu vous joindre. S’il n’était pas en ce moment en séance avec les trustees, je vous expliquerais cette énigme. Je ne sais si je vous complimenterais dans le cas où vous iriez en Grèce. Oui, si j’étais plus jeune ; car j’irais vous y faire visite, et je reverrais avec grand plaisir ce beau pays où il ne pleut pas. En ce qui vous concerne, je crains que ce moment-ci ne soit pas un des meilleurs pour faire de la politique. La Turquie en a encore pour quelques années dans le ventre, et je ne crois pas que son indigestion finale lui vienne par la Grèce. Vous auriez d’ailleurs le temps de travailler, de faire des fouilles et des mémoires sur l’origine des Pélasges et l’histoire de la Grèce avant l’arrivée des Doriens. Je n’ai pas encore rencontré sir H. Rawlinson, et il eût été impossible de parler cunéiforme à des gens qui n’avaient d’oreilles que pour la question danoise. Il me semble que personne ici d’ailleurs ne s’occupe de l’Assyrie, ce qui n’est pas un médiocre avantage pour le savant et galant colonel. En passant devant les bas-reliefs qui représentent des batailles et des sièges, je voudrais vous demander si les inscriptions qui les accompagnent ont été traduites. Il me semble vraisemblable que, s’il y a quelque part des renseignemens historiques, ce doit être là, car par les détails on voit très clairement que les artistes ont représenté des événemens particuliers. Mais alors les inscriptions sont rares et courtes. Adieu, cher monsieur, veuillez agréer l’expression de tous mes sentimens dévoués.


Je vais aller ce soir faire mes complimens au vainqueur. Savez-vous qu’il est très beau à quatre-vingt-un ans de rester cinq quarts d’heure sur ses jambes à eng… un corps politique de six cent dix personnes, dont un assez grand nombre très malintentionnées.


Paris, 25 août 1864.

Cher Monsieur,

Je suis arrivé ici il y a peu de jours avec le remords de n’avoir pas répondu à une lettre que vous m’avez adressée à Londres, remords que votre dernière vient d’aggraver encore. Vous savez tous les tracas qu’on trouve en revenant chez soi, c’est ce qui m’a empêché de vous écrire. Ajoutez-y la visite d’un M. Mutu