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et se résigner même aux calomnies. La santé de M. d’Hautp… est en effet très mauvaise, celle de sa femme n’est pas meilleure, le climat leur était contraire, voilà des raisons suffisantes pour se retirer ; mais au fait, M. d’Hautp… voulait que M. Cau…[1] et M. Bil…[2] fussent éloignés, parce qu’ils ne partageaient pas tous ses principes, il voulait encore que l’on se rendît aux exigences de la coterie qui a député ici successivement M. de Chaz…, M. de Forb… des I… et M. de Trog… Enfin, on a résisté à leurs instances, on n’a pas voulu faire une démarche intempestive, et l’on a voulu conserver des hommes graves, dont les sentimens et les principes sont tels qu’on les doit désirer. Il est fâcheux que le prompt départ de M. d’Hautp… en soit la conséquence… On a fait tout ce qu’il était possible pour le retenir. Je n’ai rien oublié moi-même… il avait pris des engagemens, il a été à peu près forcé d’en convenir. Il faut d’autant plus l’en plaindre, que c’est un très honnête homme qui aurait pu être utile. Vous sentez bien, mon cher baron, que tous ces détails sont pour vous seul ; je dois y ajouter que vous devinerez facilement sur qui les regards se seraient portés de nouveau, si on n’avait pas reconnu l’indispensable nécessité de retenir encore l’Év. d’Her…[3] pour prévenir de trop vives clameurs. Je vous avais écrit dans le premier moment, je vous avais prié de m’indiquer un moyen certain de vous faire passer mes lettres et les avis que je pouvais avoir à vous transmettre : je vous renouvelle cette demande, il est très important que l’on sache toujours où vous trouver ; l’attachement et la confiance qu’on vous porte vous expliqueront pourquoi l’on tient beaucoup à pouvoir correspondre avec vous, dans un temps où, d’un jour à l’autre, on peut avoir besoin de réunir ceux sur lesquels on comptera toujours.

Toutes les santés sont fort bonnes ici, et l’hiver a été jusqu’à présent d’une douceur incroyable pour la Bohême.

Nos lettres de Paris ne disent rien de remarquable. Les hommes que le comte Alf…[4] me signale y mettent néanmoins le désordre, et divisent ceux qu’il serait si nécessaire de réunir.

L’Év… d’H…[5] reste à la tête de l’éducation, un officier général sera chargé d’accompagner et de veillera la sûreté de concert avec M. Bil…[6] (je suppose que ce sera M…[7] pour le moment sans titre : ceci pour vous seul).

M. d’Hautp…[8] vous parle de 400 florins qu’il a trouvés en plus dans ce que vous lui avez laissé. S’ils sont à vous, que faut-il en faire ?

Adieu, mon très cher baron, j’attends de vous une lettre un peu détaillée, M. Bil… a reçu celle que vous lui avez adressée de Pise le 3 du courant. Je n’ai pas besoin de vous répéter que vous n’avez pas d’ami plus dévoué que moi.

B.

  1. M. Cauchy.
  2. M. Billot.
  3. L’évêque d’Hermopolis.
  4. Le comte Alfred de Damas.
  5. L’évêque d’Hermopolis.
  6. M. Billot.
  7. En chiffres : nous ne savons de qui il s’agit.
  8. M. d’Hautpoul.