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faisant (changer de nom). Ses (supérieurs), sans précisément l’exiger, le désirent, et la prudence semble le conseiller. Si donc Robert le trouve bon, on (l’appellera) tout simplement (l’abbé de Laplace).

Voilà, cher baron, à quoi mes recherches, poussées aussi loin que possible, ont abouti. Du reste l’alternative d’un autre choix ne m’était pas même laissée : il fallait opter pour celui-ci ou pour rien du tout. Je n’ai pas dû hésiter. Toutes les formes qui m’étaient prescrites ont été scrupuleusement suivies. Aucune précaution n’a été négligée. Dans cet état de choses, j’ai dû, conformément à mes instructions, me hâter de conclure, et c’est ce que j’ai fait. Vous m’aviez, à cet égard, donné toute la latitude nécessaire. Il n’y a donc plus à revenir sur cette affaire, elle est terminée. (Le Père Druilhet) a reçu de (ses supérieurs) l’ordre de quitter Saint-Marcel[1] et de se rendre à Saint-Augustin[2], où il s’abouchera avec Léonard[3]. Il en recevra les instructions et les moyens nécessaires pour se rendre en toute hâte au poste qui l’attend.

Les circonstances indépendantes de ma volonté qui m’avaient retenu vingt-deux jours à Vienne m’ont également forcé à prolonger mon séjour à Rome bien au-delà de mes prévisions. L’avis que Gabriel[4] avait promis de faire parvenir de suite n’est arrivé que par le dernier courrier, et dès ce moment seulement j’ai pu songer à faire viser mon passeport. Je pars sous trois jours pour Florence d’où je me rends à Saint-Seine[5] et à Saint-Nicolas[6]. Adieu donc, cher baron. Veuillez mettre aux pieds du Roi l’hommage de mon respectueux dévouement et l’assurer que j’ai fait de mon mieux pour remplir ses vues. Je me flatterai d’y avoir réussi, si tout le bien que l’on s’accorde à dire sur le compte (du Père Druilhet) se réalise.


Citons aussi cette lettre du P. Rozaven :


LE PÈRE ROZAVEN AU BARON DE DAMAS

Rome, 15 avril 1833.

Monsieur le baron,

Je ne sais si M. le marquis de Foresta aura aussi bien réussi dans les diverses commissions dont il pouvait être chargé que dans celle qu’il avait à notre égard ; mais il pourra vous attester qu’il n’a éprouvé de notre part aucune difficulté, aucune résistance[7]. Il y a quatre ans, que nous eussions sans doute montré une répugnance invincible à accéder à une semblable proposition ; mais aujourd’hui, les circonstances étant si différentes, nous

  1. Lyon.
  2. Fribourg.
  3. Le marquis de Foresta.
  4. Le duc de Blacas.
  5. Gênes.
  6. Turin.
  7. On voit par cette lettre et celle du cardinal Lambruschini qu’un ordre du Pape ne fut nullement nécessaire, comme le prétendent le marquis de Villeneuve dans Charles X et Louis XIX en exil et à sa suite le général d’Hautpoul dans ses Souvenirs. — Crétineau-Joly, dans son Histoire de la compagnie de Jésus, t. VI, commet la même erreur.