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assez marqué dans cette partie du Sahara, et c’est une condition climatérique des plus favorables. Si une colonne, n’ayant aucun abri et n’étant pourvue que d’installations restreintes, peut en pâtir, il est certain, d’autre part, que des colons fixes s’en trouveraient bien ; c’est un sanatorium tout indiqué.

Quoique tourmenté, ce plateau du Tassili et ses abords, l’oued Samene, le Tindesset, apparaissent comme susceptibles d’une certaine mise en valeur, tant par ces conditions de climat relativement satisfaisantes que par l’aménagement des eaux, qui y apparaissent comme abondantes. C’est dans cette région que se trouve et l’oued Inara et divers autres oueds larges et étendus, dont il a été parlé plus haut et dont les eaux, de qualité excellente, se montrent de place en place. La sonde artésienne a toutes chances d’y réussir ; ce n’est pas seulement dans le Sud algérien ou à Timassânine que l’on peut créer des oasis. C’est, d’ailleurs, dans les ravins du plateau du Tassili que sont installés avec leurs troupeaux beaucoup des groupes d’habitans permanens dont il a été question plus haut. C’est, enfin, dans ce pays de granit et de quartz, qu’il y a des chances sérieuses de rencontrer des richesses minérales.

Le point culminant de la ligne de partage des eaux, sur le tracé qu’a suivi la mission, est fort peu élevé. Un seuil de 1 360 mètres, en effet, est des plus modiques. En France, nos chemins de fer s’élèvent à d’aussi hautes altitudes sur notre plateau central, en laissant de côté les Pyrénées et les Alpes. En Algérie même, notre ligne de pénétration ouest-africaine atteint des hauteurs analogues : la station de Kralfalla est à 1 109 mètres, celle de Méchéria à 1 158, celle de Mékalis à 1 313 ; cette dernière élévation est quasi strictement égale au point culminant du parcours de M. Foureau. Les chemins de fer de l’Afrique australe montent aux environs de 2 000 mètres ; ceux des États-Unis, dans les Montagnes Rocheuses, dépassent 3 000. Par comparaison avec nombre d’autres grandes voies ferrées, les difficultés de profil doivent donc être regardées ici comme modiques.

Du 9 janvier 1899 au 18, la mission se tient encore sur le plateau du Tassili, tout en descendant graduellement jusqu’au puits de Tadent, à une hauteur de 1 173 mètres : elle chemine sur une vaste plaine de reg et de roche presque absolument plate. Le terrain devient parfois plus difficile ; mais on « avance