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de 3 fr. 41 en 1898, de 3 fr. 40 en 1899, de 3 fr. 75 en 1900, de 3 fr. 57 en 1901 ; soit, par tête d’ouvrier, fond et jour confondus, 4 fr. 29 en 1897, 4 fr. 35 en 1898, 4 fr. 40 en 1899, 4 fr. 75 en 1900 et 4 fr. 68 en 1901[1].

Pour l’année 1900, d’après un tableau qu’a dressé la Direction générale des Mines, et dont M. le ministre des Travaux publics a bien voulu nous faire remettre une copie, le salaire journalier moyen aurait été dans les principaux bassins houillers de France :


Bassins Salaire journalier par ouvrier «
du fond du jour
fr. c. fr. c.
Valenciennes (Nord et Pas-de-Calais) 5,41 3,75
Saint-Étienne 5,22 3,78
Alais 4,85 3,22
Le Creuzot et Blanzy 4,78 3,78
Aubin et Carmaux 4,54 3,25
Commentry 4,28 3,41
Lignites de Fuveau (Provence) 4,66 3,33
Ensemble des bassins de la France 5,11 3,53

De son côté, l’Office du travail, au tome IV, de la très remarquable publication qu’il a consacrée aux Salaires et à la Durée du travail dans l’industrie française[2], consignait les « résultats généraux » de son enquête en un résumé qu’on nous permettra aussi de reproduire, non pour faire un fastidieux et vain étalage de chiffres, mais parce qu’une particularité sur laquelle il appuie prête matière à une observation qui, elle encore, a son intérêt et même son importance. C’est d’ailleurs une observation du même genre, également intéressante et importante, que nous avait déjà suggérée, on s’en souvient peut-être, le rapide examen d’un autre chapitre de cette même enquête. Il s’agissait alors de la durée de la journée de travail ; et des renseignemens recueillis il résultait que, moins les divers établissemens miniers employaient d’ouvriers, et plus, — à une ou deux exceptions près, ce qui revient à dire presque sans exception, — plus la journée de travail y était longue. Maintenant qu’il s’agit du salaire, la grande enquête de l’Office du travail nous autorise à

  1. Cf. Rapports de M. Tauzin, ingénieur en chef des mines, directeur de l’École des mines de Saint-Étienne, au Conseil général de la Loire. Session ordinaire d’août 1900, p. 15, et session ordinaire d’août 1902, p. 15 et 16.
  2. Cf. une autre publication toute récente (août 1902) de ce même Office du travail : Bordereaux de salaires en 1900 et 1901.