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en construction. Enfin les transports fluviaux ont été organisés depuis peu sur les principaux cours cVeau, comme l’Iaroka, le Betsiboka, le Tsiribihina, l’Onilaby, etc.

Les routes nouvellement construites sont carrossables sur presque toute leur étendue, et permettront de renoncer aux porteurs (bourjanes) pour les approvisionnemens du Centre et de diminuer le prix de revient actuel des transports

Les conditions de ravitaillement de l’Imerina et du Betsileo se sont donc très sensiblement améliorées depuis cinq ans ; elles étaient devenues très onéreuses, en raison de l’augmentation croissante des transports, due au développement de la colonie européenne, car il s’était établi une hausse considérable des salaires des porteurs. Ceux-ci, avant la campagne, étaient payés à raison de 15 francs par charge de 30 kilos et sont arrivés à exiger un salaire de 33 à 40 francs pour porter 25 kilos de marchandises de la côte à Tananarive. Aussi était-il impossible de transporter d’autres marchandises que celles qui sont strictement indispensables à la vie.


Madagascar n’est pas très peuplé ; la répartition des indigènes est, d’autre part, fort irrégulière ; c’est ainsi que les environs de Tananarive et de Fianarantsoa ont une population relativement dense, tandis que certaines régions du Sud sont à peu près désertes.

Il existe, à Madagascar, des races différant profondément les unes des autres, sous le rapport de l’intelligence et des aptitudes, mais tous les Malgaches sont, d’une manière générale, des travailleurs agricoles d’une valeur assez médiocre.

Les meilleurs d’entre eux, comme main-d’œuvre agricole, sont les Malgaches habitant le centre de l’île (exception faite de l’ancienne classe dirigeante, c’est-à-dire des Hovas, qui sont avant tout des commerçans). Habitués à vivre dans un pays peu fertile, ils se sont vus contraints d’améliorer, dans une certaine mesure, leurs méthodes de culture, et se sont accoutumés peu à peu à travailler la terre d’une façon plus intelligente. On peut donc dire que, toutes proportions gardées, les habitans du Centre et surtout les Betsileo sont des ouvriers assez bons et certainement susceptibles de se perfectionner, malgré leur paresse et leur indolence.

Les indigènes des côtes et ceux des régions moyennes offrent