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lieutenant Rebow, a été faite prisonnière après un vif combat, dans lequel cet officier a été tue.

Dans sa proclamation du 6 août, lord Kitchener avait avancé, comme l’une des raisons qui l’autorisaient à prendre des mesures si excessives et exceptionnelles : « Attendu que les burghers des ci-devant Républiques qui sont encore sous les armes contre Sa Majesté ne sont pas seulement en petit nombre, mais qu’ils ont perdu presque tous leurs canons et munitions de guerre et que, faute d’organisation militaire régulière, ils ne sont pas capables d’offrir une résistance organisée aux forces de Sa Majesté, dans une seule partie du pays[1]… »

Pour prouver la fausseté de cette assertion, les Boers mènent activement leurs opérations.

Le 17 septembre, le commando boer de Smuts taille en pièces un escadron du 17e lanciers, sous le commandement du capitaine Sandeman, à Modderfontein (Tarkastad), dans la Colonie du Cap. Cet escadron a 30 lanciers tués, 34 blessés, le reste prisonnier.

Le 18 septembre, lord Kitchener est obligé de télégraphier que, le 17, trois compagnies d’infanterie montée, avec trois canons, sous le major Gough, ont été attaquées par des commandos boers très supérieurs en force, près d’Utrecht (sud-est du Transvaal), et qu’après un combat acharné, elles ont perdu 2 officiers et 14 hommes tués, 5 officiers et 25 hommes blessés, 150 prisonniers, dont le major lui-même, et que les trois canons sont restés entre les mains des Boers. Mais, quand les listes officielles des pertes eurent été dressées, on apprit que la colonne anglaise avait en réalité perdu 230 hommes.

Le lendemain 19 septembre, lord Kitchener est encore obligé de signaler une défaite. Deux canons des Royal Horse Artillerie, sous la garde d’une compagnie d’infanterie montée, ont été attaqués à Vlakfontein, à 15 kilomètres des Waterworks (réservoirs d’eau) de Pretoria par une force boer très supérieure, et enlevés après que le lieutenant d’artillerie eut été tué, et la compagnie prise tout entière.

Il semble que les Boers aient voulu dire : « Vous nous reprochez de n’avoir pas de canons ; soit, nous irons prendre les

  1. Correspondence relating to the prolongation of hostilities in South-Africa ; Presented to both Houses of Parliament by Command of His Majesty, août, 1901, p. 6.