Page:Revue des Deux Mondes - 1901 - tome 6.djvu/446

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Congrès : « Conclusions et résolutions recommandées aux gouvernemens des peuples représentés, proclamées et approuvées par le Congrès social et économique hispano-américain… » de son côté, le ministre des affaires étrangères, en prononçant la clôture du Congrès, devait parler de « ses résolutions, ou, plus exactement, des aspirations que ces résolutions représentaient. » Un programme d’ « aspirations » recommandées aux gouvernemens intéressés, telle est bien, en réalité, la meilleure définition — parce que la moins prétentieuse, — de l’œuvre accomplie à Madrid. Ajoutons tout de suite que le Congrès ne devait pas considérer sa tâche comme terminée, une fois ses « aspirations » formulées. Après avoir, comme nous allons le faire, exposé le programme qu’il a élaboré, nous indiquerons les dispositions pratiques qu’il a prises pour empêcher que son œuvre n’eût qu’un caractère platonique.

Les vœux et avis formulés par les congressistes ont été classés sous onze rubriques, ou « sections, » portant les titres suivans : arbitrage ; jurisprudence et législation ; économie politique ; sciences ; lettres et arts ; enseignement ; rapports commerciaux ; transports, postes et télégraphes ; expositions permanentes ; rapports de banque et de bourse ; presse. C’est cet ordre que nous suivrons, pour ne pas nous égarer au milieu des matières nombreuses sur lesquelles le Congrès a fait porter ses délibérations.

Arbitrage. — Les espérances qu’avait fait naître la Conférence de La Haye devaient, bien qu’elles n’eussent été que très faiblement réalisées, inspirer aux congressistes de Madrid l’idée d’appliquer le principe de l’arbitrage comme moyen de régler les différends éventuels pouvant s’élever entre l’Espagne et les républiques hispano-américaines du Nouveau Monde, ou encore entre ces républiques elles-mêmes. Le demi-insuccès de la Conférence de La Haye n’était pas fait pour décourager les promoteurs du Congrès de Madrid. En effet, il ne saurait y avoir entre ; l’Espagne et ses anciennes colonies des conflits portant sur des intérêts aussi essentiels et inconciliables qu’entre les puissances représentées à La Haye. D’autre part, s’il est vrai que les États hispano-américains ne se font que trop souvent la guerre les uns aux autres, il n’est pas moins évident que ces guerres ne sont déterminées le plus souvent que par des raisons futiles, ou même personnelles, qui n’excluent pas l’arbitrage. Enfin, alors