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à Rome, en 1899. Le Pape, dans une lettre aux membres du Concile, expliquait que, pendant longtemps, il avait cherché le moyen de témoigner d’une manière toute particulière sa sympathie aux fidèles de l’Amérique latine, et qu’il ne lui avait pas semblé qu’il pût atteindre plus heureusement ce but qu’en réunissant en un Concile, pour y discuter des choses de la foi, tous les évêques de cette partie du Nouveau Monde. En conséquence il s’était ouvert de ce projet aux intéressés, lesquels l’avaient approuvé avec joie, exprimant le désir que le Concile se réunît à Rome même[1]. Les matières traitées par cette assemblée ayant été de nature purement théologique, elles ne sauraient trouver place dans le cadre de cet article. Mais ce n’est pas en sortir que de faire remarquer que le Concile de 1899, bien qu’il eût pour but principal de maintenir l’unité de la foi entre les Sud-Américains et le reste de l’Eglise, a eu aussi pour résultat d’établir un lien plus étroit entre tous les dignitaires ecclésiastiques de l’Amérique latine. Or, c’est là un élément appréciable dans la question qui nous occupe, puisque la cohésion intellectuelle et morale des Républiques espagnoles du Nouveau Monde est une condition nécessaire pour la réussite de la propagande entreprise en vue du rapprochement hispano-américain.

On peut donc dire que le terrain avait été heureusement préparé pour le grand Congrès hispano-américain de Madrid.

  1. Nunc vero Nostri erga vos animi novum exstare documentum volumus ; id quod jamdiu Nobis in optatis fuit. Etenim ex quo tempore sæcularia sollemnia agebantur quartum ob memoriam detectæ Americæ, sedulo cogitare cœpinus, qua potissimum via communibus rutionibus latini nominis, novum orbem plus dimidia parte obtinentis, prospicere possemus. Optimum autem ad eam rem fore perspeximus, si quotquot essetis ex istis civitatibus. Episcopi consultum inter vos, invitatu et auctoritate nostra, conveniretis. Siquidem conferendis consiliis sociandisque prudentiæ fructibus, quos cuique vestrum usus rerum peperisset, apte per vos provisum iri intelligebamus, ut apud eas gentes, quas idem aut certe cognatum genus conjunctas teneret, unitas ecclesiasticæ disciplinæ salva consisteret, vigescerent digni catholica professione mores, atque concordibus bonorum studiis Ecclesia publice floreret. Illud etiam magnopere suadebat initum exequi concilium, quod vos, sententiam rogati, hujusmodi propositum ingenti cum assensu excepisselis. Ut autem venit perficiendæ rei maturitas, optionem vobis fecimus, Venerabiles Fratres, ut eligeretis locum, ubi id habendum esse Concilium videretur. Porro autem vos maximam partem significastis coituros libentius Romam, ob eam quoque causam, quod pluribus vestrum expeditior huc pateret aditus, quam propter difficillima istic itinera ad longinquam aliquam americanam urbem. — Acta et Decreta Concilii plenarii Americæ latinæ in Urbe celebrati anno domini MDCCCXCIX ; — Romæ, Typis vaticanis MDCCCC.