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instrumens de mouvement. Balbiani considérait la coccidie comme une grégarine dégradée par un parasitisme plus étroit. Et, en effet, elle n’est pas, comme celle-ci, simplement attachée à son hôte : elle est plongée dans la substance même de ses élémens anatomiques.

Parvenu au terme de son accroissement et à sa taille définitive, le parasite entre dans la phase de reproduction. Cette phase aboutit, en définitive, comme chez la grégarine, à l’enkystement et à la sporulation. Ce sont ces actes que l’on croyait simples qui se sont révélés, d’après les récentes découvertes, d’une complication et d’une richesse de moyens incomparables. On peut y apercevoir nettement l’extrême souci que prend la nature d’assurer la pullulation des parasites.

L’histoire de cette génération sporulaire est la répétition de ce qui se passe chez la grégarine. Tout s’y retrouve. Le kyste se comporte de même : il fournit des sporoblastes, des sporocystes, et, en fin de compte, des sporozoïtes, c’est-à-dire de jeunes organismes parasitaires, en forme de navette ou de faux (corpuscules falciformes), mobiles, prêts à entrer par effraction dans les cellules de l’intestin ou du foie, si le kyste est avalé par un animal susceptible d’être infecté. La paroi, rompue par l’action du suc gastrique, laisse alors échapper son contenu. L’analogie est frappante. C’est A. Schneider qui l’a mise en lumière et qui a établi ainsi, sur des fondemens solides, l’intime parenté de ces deux classes d’animaux.

Telle est ce que l’on a appelé l’évolution exogène des Sporozoaires. Elle comporte un acte qui s’accomplit, en effet, hors du corps de l’hôte. Elle est appropriée à la dissémination du parasite d’un animal à un autre, c’est-à-dire au changement d’hôte, par l’intermédiaire du milieu extérieur. Si elle n’avait point d’autres moyens de propagation, la maladie parasitaire, la coccidiose, ne pourrait pas se communiquer par le contact direct de l’animal infesté avec un autre de même espèce ; le contact serait sans effet, puisque le kyste doit mûrir au dehors. C’est du milieu que viendrait tout le danger. On pourrait dire que l’infection est miasmatique.

Chez les coccidies, il y a, en plus, une évolution intracellulaire ou endogène, appropriée, cette fois, à la dissémination du parasite dans le même hôte et à sa pullulation dans l’organe déjà attaqué (auto-infection). Ce mode de propagation a été découvert en 1892 par H. Pfeiffer et étudié soigneusement, en 1897, par Simond. La multiplication se produit surplace, sans que la coccidie abandonne sa cellule hôte. Entourée et protégée par celle-ci, elle n’a plus besoin, alors, de s’entourer d’une membrane kystique ; et, en effet, elle n’en produit point. La