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de voir. En même temps que s’éclaircissait le difficile problème de l’évolution, les autres questions, plus simples, recevaient une solution ; le nombre des espèces de grégarines, qui était de 68 à l’époque de Stein, s’accroissait de toutes celles que les zoologistes rencontraient incidemment au cours de leurs dissections. Giard en signalait la présence chez une ascidie composée ; P. Hallez, chez les planaires. On en a trouvé dans tous les groupes de vers chez les Échinodermes et chez les Cœlentérés. Parmi les naturalistes qui, en France, ont contribué à cette œuvre d’avancement de nos connaissances, il faut citer, en première ligne, le savant professeur de l’Université de Poitiers, A. Schneider, et ses élèves.


V

Les coccidies forment une classe étroitement unie à la précédente. Leur histoire est singulièrement facilitée par la connaissance de celle des grégarines. Ce sont encore des parasites rudimentaires, microscopiques, cellules vivant à l’intérieur d’une cellule de l’hôte. La grégarine adulte, après une phase d’inclusion intra-cellulaire s’échappe de l’élément épithélial : elle n’y conserve plus qu’un point d’attache qui lui permet de flotter dans l’intestin : elle vit, en réalité, dans les liquides digestifs de son hôte et non dans ses élémens anatomiques. Ici, rien de pareil : d’un bout à l’autre de son existence, la coccidie reste confinée dans la cellule où elle s’est tapie. Elle y grandit, la distend, aplatit son noyau, la réduit à une coque vide, la détruit fatalement. La taille du parasite est réglée par cette nécessité : elle ne dépasse point 20 ou 30 millièmes de millimètre. Pour la même raison, la coccidie est privée des mouvemens de déplacement.

Nous avons dit que les grégarines et les coccidies semblent avoir procédé, entre elles, à un partage du monde animal : les premières se sont attribué l’exploitation des articulés des vers, des Échinodermes et des Cœlentérés. Les coccidies se sont réservé les Vertébrés et les Mollusques, mais sans s’interdire quelque empiétement sur le domaine voisin. On connaît des coccidies chez les insectes, et chez les myriapodes. MM. Caullery et Mesnil en ont signalé récemment des exemples chez les Amiélides. Chez les Vertébrés, les organes envahis par ces parasites sont au nombre de trois : l’intestin, le foie et le rein.

L’organisation de la coccidie est celle d’une cellule sphérique, avec noyau et sans membrane. Elle n’a d’organes d’aucune espèce, ni vésicule pulsatile, ni tube digestif, ni bouche, ni anus, ni cils ou autres