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judicieuse application du principe de Huyghens qui permet de calculer la résultante des ondes efficaces qui sont transmises de tous les points de l’onde envahissante. Il serait excessif d’aborder ici des considérations si complètement mathématiques.

Nous avons maintenant achevé la tâche que nous nous étions assignée. Nous avons fourni au lecteur attentif l’occasion de connaître les épisodes les plus remarquables de la lutte entre les deux systèmes qui se sont disputé l’explication des phénomènes lumineux, et le triomphe de la théorie de l’éther.

En même temps nous avons appris à connaître la constitution de ce milieu, telle qu’elle ressort de la concordance parfaite de l’expérience avec la théorie. Cette constitution est celle d’un milieu parfaitement élastique et incompressible, répandu dans tout l’univers et éminemment propre à la production du mouvement vibratoire, dont les deux caractères essentiels sont la périodicité et la constance de la vitesse de propagation. Ces caractères suffisent à entraîner, dans l’ordre expérimental, l’existence des interférences, communes, en effet, aux vibrations sonores, aux vibrations de la surface des eaux, et aux vibrations lumineuses. Les autres traits, relatifs, par exemple, à la direction transversale des vibrations, aux relations de l’éther avec la matière des corps transparens, et correspondant, dans l’ordre expérimental, à la polarisation et à la diffraction, sont moins généraux et plus spécifiques de la vibration lumineuse.

Or, il est remarquable que, précisément, tous ces phénomènes aient pu être reproduits au moyen des ondes électriques hertziennes. Les interférences, le phénomène des lames minces, la réfraction, la polarisation, la diffraction, ont pu être imités exactement. L’électricité se présente donc, dans ces conditions, comme un système d’ondes, non pas seulement voisines des ondes lumineuses, mais entièrement superposables à elles, et c’est pourquoi, — au lieu de deux systèmes ondulatoires, l’un pour l’électricité, l’autre pour la lumière, — la théorie de Maxwell conclut à la confusion complète de la lumière avec l’électricité.


A. DASTRE.