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canal central du Rhin à l’Elbe, à la voie navigable reliant la Silésie au canal Oder-Sprée, à l’amélioration du cours inférieur de l’Oder et de la Havel, à la régularisation des cours de la Warthe et à l’achèvement des travaux de la Sprée. Les agrariens s’opposent encore de toutes leurs forces au premier de ces ouvrages, dans lequel ils voient une menace pour les prix des céréales : mais il est vraisemblable que le gouvernement finira par avoir raison de leur obstruction.

Tout concourt à servir en Allemagne le commerce intérieur et extérieur, qui forment l’un et l’autre l’aliment de sa marine et de ses ports. L’impulsion énergique que l’empereur a donnée aux entreprises maritimes, son mot célèbre : « Notre avenir est sur l’eau, » le soin jaloux avec lequel il s’occupe de ce qui concerne la flotte, sont autant d’élémens de succès : mais le principal est l’action qu’exerce au dehors la diplomatie : elle ne néglige aucune occasion d’assurer des commandes à ses nationaux par l’action combinée des banquiers, des industriels et des négocians, qui marchent dans une étroite union à la conquête des marchés étrangers et procurent, par un chiffre sans cesse étendu de transactions, un aliment incessant à l’activité des ports et de la flotte marchande. Les exemples de cette intervention sont innombrables : on en cite tous les jours les effets, bien connus des chancelleries et des concurrens appartenant à d’autres nationalités, qui regrettent de se voir moins énergiquement soutenus par leurs ambassadeurs et leurs chefs d’Etat.


IV

La conclusion de notre étude se dégage : les ports se développent en raison du commerce extérieur de chaque nation : mais celui-ci, à son tour, a besoin d’instrumens de plus en plus perfectionnés et puissans, c’est-à-dire de navires d’un tonnage de plus en plus considérable ; les bâtimens ne peuvent aller que là où des installations complètes leur fournissent, au point de vue matériel, toutes les facilités d’entrée, de sortie, de chargement, de déchargement, de radoub, dont ils ont besoin ; d’autre part, ils fréquenteront de préférence les ports dont les règlemens sont le plus libéraux, où les frais sont le moins élevés, et surtout ceux qui sont, reliés par les systèmes les plus perfectionnés de chemins de fer et de canaux à tous les points du