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annuels n’ont fait que doubler, passant de 800 000 à 1 600 000 francs, alors que le chiffre d’affaires augmentait dans la proportion de 1 à 14. Un dépit de la concentration des affaires dans moins de mains, la concurrence a donc réussi à réduire le taux de l’assurance à un niveau très favorable au public, mais peu avantageux pour les assureurs. Le timbre des polices d’assurance a rapporté à l’État 640 000 francs, contre 440 000 il y a trente ans.

Le mouvement d’affaires de la succursale de la Banque de l’Empire à Hambourg a passé ; de 17 à 20 milliards de francs en cinq ans (1895-1899) ; celui de la succursale hambourgeoise de la Deutsche bank, calculé en additionnant un seul côté du grand livre, a passé de 5 290 à 8 437 millions de francs de 1893 à 1899. Le mouvement des effets de commerce, évalué d’après les timbres vendus par l’administration, s’est élevé depuis 1871, de I 923 à 2 990 millions de francs. Le cours des changes sur l’étranger, grâce à la solidité du système monétaire allemand, présente une stabilité remarquable ; en 3 ans, de 1897 à 1899, la côte des effets sur Londres a varié de 20 marks 30 pfenings la livre sterling au plus bas à 20 marks 53 au plus haut, c’est-à-dire que l’oscillation totale n’a guère dépassé 1 pour 100. Le mouvement des métaux précieux a été, en 1899, de 37 millions à l’importation par mer et de 45 millions à l’exportation par la même voie.

Hambourg a toujours été un grand port d’émigration : dans la période 1846-1850, environ 6 500 passagers s’y embarquaient chaque année à destination des continens étrangers, surtout de l’Amérique du Nord ; de 1850 à 1860, cette moyenne s’élève à 25 000 ; elle atteint 35 000 dans la décade suivante, 43 000 de 1871 à 1880, 90 000 de 1881 à 1890, pour retomber à 64 000 en 1899. En cette année, l’Allemagne qui, à d’autres époques, fournissait le gros du contingent d’émigrans, entrait à peine pour un sixième dans le total, qui comprenait surtout des Russes, des Autrichiens et des Hongrois. Il est aisé de voir dans ce fait le résultat de la prospérité croissante de l’empire germanique, où une population, qui s’est accrue de 40 pour 100 depuis la guerre de 1870, trouve, grâce au développement industriel, une existence améliorée, des salaires accrus, et s’expatrie en conséquence de moins en moins.

Ce développement de Hambourg s’est poursuivi en dépit des difficultés suscitées par la question ouvrière ; la grève fameuse