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Le pavillon italien occupe le premier rang ; l’Espagne, qui n’est qu’au sixième rang par le nombre des navires, est au quatrième par le tonnage ; la France recule au contraire, à ce dernier point de vue, du quatrième au septième, bien qu’en 1900 elle ait gagné 79 bâtimens et 65 000 tonneaux sur l’année antérieure. Le pavillon français a retiré en Italie des avantages de la concession du cabotage, qui a été également utile à la navigation italienne chez nous ; en 1898, dans le seul port de Marseille, le mouvement de cette dernière a été de 1 037 navires, jaugeant 630 000 tonneaux, contre 821 navires, jaugeant 484 000 tonneaux, en 1897, et 808 navires, jaugeant 353 000 tonneaux, en 1896. La suppression des droits différentiels, qui ont existé de 1886 à 1896, a donc exercé une influence heureuse dans les deux pays : mais Gênes progresse, tandis que Marseille, dont il ne sera pas sans intérêt de donner ici la statistique maritime, recule. En 1900, Marseille a perdu 745 navires, 294 000 tonneaux de jauge et 97 000 tonnes de marchandises par rapport à 1899, comme il résulte du tableau suivant dressé par M. de Clercq, consul général de France à Gênes.


Année 1900 Nombre de navires Tonneaux de jauge nette (milliers) Tonnes de marchandises (milliers) Équipages
Entrées 8 543 6 164 3 814 251 679
Sorties 8 531 6 132 2 542 253 890
17 074 12 296 6 356 505 569
Année 1899 17 819 12 590 6 453 515 899
Différence en moins en 1900 745 294 97 10 330

Le pavillon français, en 1900, couvre 71 pour 100 du nombre et 52 pour 100 du tonnage des navires. Marseille dépasse encore Gênes de 3 472 navires, de 2 256 000 tonneaux de jauge et de 1 152 000 tonnes de marchandises : mais l’écart entre les deux ports tend à diminuer et doit nous rendre attentifs à tout ce qui est de nature à stimuler l’activité de notre grande cité méditerranéenne. Le mouvement de la navigation s’est accru en Italie à la fois sous pavillon national et sous pavillon étranger : de 1889 à 1898, cette augmentation, de tonnage des marchandises a été du seizième pour le premier, et du huitième pour le second : l’ensemble est de 15 830 000 tonnes au lieu de 14 530 000 il y a douze ans. Le pavillon français tient le quatrième rang