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de l’État et de deux de l’administration communale, assure la bonne entente des divers services et l’expédition des affaires courantes. Le port comprend les établissemens maritimes du nord, propriété de la ville qui en perçoit les recettes ; les quais de l’Escaut et les bassins de batelage du sud, construits par l’Etat, et dont l’exploitation est faite par la ville pour son compte et celui de l’Etat.

La position géographique d’Anvers, sur un fleuve que les grands navires remontent sans alléger, au fond d’une rade protégée, est excellente ; de nombreux canaux et un réseau très étendu de chemins de fer assurent ses communications avec l’Europe centrale : vers le nord, l’Escaut maritime est réuni à la Meuse, au Rhin, et aux canaux du sud de la Hollande, par le canal maritime à grande section d’Hansweert, dont le mouillage atteint s’mètres en hautes eaux. Une seconde communication est établie par le canal de Walcheren passant par Middelborg. A l’Est, Anvers se relie à la Meuse par le canal de la Campine ; au sud, à la Sambre, au bassin de Charleroi, et au nord de la France par le Rupel, le canal de Willebroek, le canal de Charleroi. L’Escaut maritime est en communication avec les canaux de l’ouest de la Belgique par la Durme et par le canal de-Gand à Bruges. Un réseau de voies ferrées multiples relie Anvers aux réseaux allemands par les trois lignes Gladbach, Aix-la-Chapelle, Cologne ; à l’Alsace-Lorraine, la Suisse et l’Italie, par la ligne Bruxelles-Namur-Luxembourg ; aux chemins de l’est et du nord de la France par les nombreuses lignes des provinces de Luxembourg, de Namur, du Hainaut et de la Flandre occidentale ; aux chemins néerlandais par les lignes Rosendaal, Tilbourg et Eindhoven. L’ouverture du Saint-Gothard, qui a eu lieu en 1882, a exercé une grande influence sur les destinées d’Anvers, plus rapproché, grâce à ce tunnel, de Milan et de Brindisi que les autres ports de la Mer du Nord et de la Manche. Le percement du Simplon diminuera cet écart en faveur des ports français tels que Boulogne et Calais.

Le pavillon anglais représente à lui seul plus de la moitié du mouvement du port : en 1897, sur 5 106 navires entrés au cours de l’année, 2 839 étaient anglais, avec un tonnage de 3 403 000 sur un total de 6 215 000 tonnes. L’Allemagne venait ensuite avec 807 navires et 1 278 000 tonnes ; la Belgique tenait le troisième rang avec 380 navires et 190 000 tonnes ; la France ne venait