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LA DÉFENSE DE LA LÉGATION DE FRANCE.

Sir Claude Macdonald reçoit une lettre du gouvernement chinois, qui lui transmet en outre une dépêche de lord Salisbury Le Tsung-Li-Yamen informe les ministres que leurs dépêches seront désormais transmises, et, en même temps, il les presse de partir pour Tien-tsin, en ajoutant que le Grand Conseil a chargé Jong-Lou de prendre toutes les mesures nécessaires à l’effet d’assurer notre protection.

Des numéros de la Gazette de Pékin nous apprennent que deux ministres xénophiles du Tsung-Li-Yamen, Hsu, président de l’Université impériale, et Yuan, président du collège des Douanes, ont été décapités par ordre impérial, le 28 juillet.

Les Japonais reçoivent dans leur camp des soldats chinois, qui viennent leur vendre des armes et des munitions.

4 août. — Calme complet toute la nuit.

Un édit du gouvernement chinois annonce que les marchands européens et les missionnaires doivent être protégés dans toute la Chine ; il parle aussi des « tendres sentimens » que la Chine a toujours eus pour les ministres.

Quelques coups de feu dans la journée, surtout du côté de Tsien-Men ; deux Russes sont blessés.

Nous passons la soirée à la légation d’Allemagne, où l’on trouve encore un peu de whisky et d’eau gazeuse, voire une bouteille de bière. Nous allons jusqu’à danser un quadrille avec les officiers autrichiens et allemands, M. et Mme de Rosthorn, et enfin M. Knobel, ministre de Hollande.

5 août. — La situation est toujours la même.

M. Salvago-Raggi, ministre d’Italie, reçoit une lettre du gouvernement chinois lui annonçant la mort de Sa Majesté le roi Humbert Ier.

Dans l’après-midi, les Chinois se montrent franchement au-dessus de leurs barricades, et font à nos matelots des signes d’amitié. Nous donnons l’ordre d’observer la plus grande prudence et de rester derrière nos abris, sans tirer.

6 août. — Très vive fusillade, qui commence à deux heures du matin et ne cesse qu’au lever du soleil. Nous avons entendu toute la nuit des trompettes chinoises dans le nord et dans le nord-est.

Dans la journée, le Tsung-Li-Yamen informe les ministres que leurs dépêches ont été expédiées ; mais qu’il a été douloureusement surpris d’apprendre, au moment de les envoyer, que