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LA DUCHESSE DE BOURGOGNE
ET
L'ALLIANCE SAVOYARDE SOUS LOUIS XIV

LE DUC DE BOURGOGNE EN VOYAGE — ENTREVUE AVEC FÉNELON[1].

Après avoir raconté la rupture de la France avec la Savoie, il nous faut maintenant revenir encore une fois en arrière pour nous attacher aux pas du Duc de Bourgogne.

Nous l’avons laissé à Sceaux, prenant place à la gauche de son frère Philippe V dans le carrosse qui devait conduire le nouveau roi d’Espagne jusqu’à la frontière des Pyrénées. Après l’avoir accompagné dans ce voyage où il fit ses débuts de prince, nous le suivrons à l’armée, et nous aurons à raconter ses trois campagnes, dont les deux premières ne furent pas sans honneur, mais dont la dernière, celle d’Oudenarde, fut si funeste à la France et à lui-même. Ce sera la période un peu triste et humiliée de sa vie. Mais nous aurons ensuite à le relever lorsque nous le montrerons instruit et grandi par l’épreuve, se dégageant de certaines petitesses pour se préparer avec une application de plus en plus intelligente aux devoirs qui l’attendaient dans un avenir prochain, et finissant par inspirer à ceux qui devaient être ses sujets une vénération et une confiance toujours croissante, jusqu’au jour où la mort, de sa main brutale, vint briser tant d’espérances.

  1. Voyez la Revue des 15 mars, 15 avril et 1er juin 1900.