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production totale primitive étant supposée de 30 hectolitres, il recueillera les trois vingtièmes de 30 hectolitres, soit un peu plus de 4 hectolitres. Adoptons ce dernier chiffre, à cause des frais de récolte et de vinification ; mettons le vin, qui ne sera jamais bien fameux, à 15 francs seulement, et la part de Y... s’accroîtra d’une soixantaine de francs. L’inégalité est manifeste, mais alors la Compagnie objecte que les frais de cueillette des rares raisins épargnés s’élèvent à un taux inusité et que le vin qui en résulte est déprécié. Peut-être n’a-t-elle pas tort.

Il arrive souvent que, dans un même domaine, la grêle dévaste de préférence telle ou telle parcelle en épargnant le reste. Il serait certes bien tentant de s’assurer pour les champs ou les vignobles les plus menacés en excluant les autres. Mais les règlemens interdisent cette combinaison à la Société dont nous résumons les statuts. Il faut que l’assurance embrasse toutes les cultures semblables de l’exploitation, avec l’énumération des parcelles cadastrales consacrées à cette culture. La contenance respective de chaque parcelle, multipliée d’abord par le rendement à l’hectare, puis par la valeur de l’unité de récolte, donne un produit en francs ; ces produits partiels sont totalisés et fournissent le capital total assuré pour la culture en question, et par suite le taux de la prime.

Si le fléau, au lieu d’endommager gravement les récoltes, ne les éprouve que très faiblement, l’indemnité est supprimée jusqu’à concurrence de deux vingtièmes. Cette règle paraîtrait absolument injuste, si une disposition corrective ne contribuait à l’adoucir : il s’agit d’une perte de deux vingtièmes, disons-nous ; mais, si le domaine s’étend sur une certaine surface comprenant plusieurs parcelles cadastrales, et que pour une parcelle quelconque le dégât commis sur la culture assurée dépasse les deux vingtièmes, le propriétaire reçoit son indemnité, non seulement pour les parcelles éprouvées au delà du taux limité, mais pour l’ensemble des ravages. Avec un météore aussi capricieux que la grêle, il faudrait un hasard bien ingénieux à favoriser la Compagnie pour que le coefficient de dévastation ne dépassât pas quelque part le minimum strict. Il est certain, d’ailleurs, que, si le ravage est très faible sur tel quartier et nul sur d’autres, l’ensemble des récoltes de l’exploitation n’aura subi qu’un infime déchet.

On peut rattacher ces considérations topographiques, — la