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production. C’est par étapes successives que ce fleuve a été ouvert au commerce européen et américain ; le traité de 1858 avait permis aux navires étrangers l’accès de Hankéou ; à partir de 1876, ils purent remonter 640 kilomètres plus haut, jusqu’à Ichang, et enfin, en 1893, jusqu’à Chungking, au centre du Szechuen.

Les richesses minières de la Chine sont considérables. La Mandchourie renferme des alluvions aurifères qui ont été exploitées déjà dans le bassin de la Jeltonga, affluent de l’Amour : une république d’orpailleurs s’y était installée en 1884 et ne fut dispersée que deux ans plus tard par les troupes chinoises, après avoir récolté plus de 8 000 kilogrammes d’or. Le fer et la houille existent en abondance dans le centre de l’empire. Certains auteurs assurent que le territoire houiller de la Chine s’étend sur 600 000 kilomètres carrés et serait ainsi le plus vaste du monde. Des gisemens puissans ont été reconnus dans le Chili, le Shansi, le Shensi, le Hounan, le Honan, le Houpeh, et plusieurs autres provinces. Les minerais de fer, hématites brunes et rouges, abondent au Yunnan et au Kouitchéou ; le Szechuen est riche en fer carbonate des houillères. Le cuivre est extrêmement abondant au Yunnan.

L’excellente main-d’œuvre que le Chinois est susceptible de fournir n’est encore que peu employée dans l’industrie. Presque tout l’effort du peuple s’applique à 1 agriculture : la vallée du Yangtsé, à elle seule, pourrait produire des moissons qui suffiraient à nourrir toute la nation : néanmoins le défaut des communications est tel que la Chine n’exporte jamais de riz, mais en importe au contraire régulièrement.

Presque tout le commerce extérieur chinois se fait par mer, en attendant que le Transsibérien soit terminé. En 1899, plus de 65 000 navires, jaugeant 39 millions de tonnes, sont entrés dans les ports ouverts aux étrangers : le mouvement de la navigation a augmenté d’un tiers depuis 1893. La moitié des importations et exportations se fait sous pavillon anglais : avant 1842, tout ce commerce s’effectuait par le seul port de Canton. En cette année, l’Angleterre déclara la guerre à la Chine et lui imposa le traité de Nankin, connu sous le nom de Traité de l’opium, qui autorisa les sujets britanniques à résider dans les cinq ports de Canton, Shanghaï, Amoy, Foutchéou et Ningpo ; deux ans plus tard, ces mêmes ports furent ouverts aux Américains et aux Français. Le traité de 1858, imposé par la France et l’Angleterre, stipula l’ouverture