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tous emprunts ultérieurs. L’emprunt 4 pour 100 de 1895, émis en francs, jouit de la garantie de la Russie et a été en grande partie souscrit en France, où il a été considéré comme un emprunt russe et assimilé, au point de vue du crédit, aux fonds moscovites.

L’emprunt 5 pour 100 de 1896 a été émis en deux fois : 10 millions de livres sterling ont d’abord été offerts en souscription publique le 1er avril de l’année ; 6 millions, le solde, l’ont été en septembre. Tout l’emprunt est amortissable et remboursable par tirages au pair en trente-six ans, sans faculté de remboursement anticipé pour le débiteur. Les douanes maritimes sont affectées à l’emprunt de la même manière qu’elles l’étaient aux emprunts antérieurement gagés sur elles. Voici comment le prospectus, contresigné par l’ambassadeur chinois à Berlin, Hsu, établissait ce gage : le capital et les intérêts sont garantis par les revenus des douanes maritimes impériales des ports chinois à traité, en ce sens que les emprunts actuellement existans, qui ont déjà reçu cette garantie, passent avant le présent emprunt, mais que celui-ci a un droit de préférence sur tous emprunts, charges ou garanties futures qui seraient mises sur les douanes. En conséquence, des obligations de douanes, établies par le Tsung-li-Yamen et l’administration des finances, contresignées par l’inspecteur général des douanes sir Robert Hart, seront déposées à la Hongkong and Shanghaï Banking Corporation et à la Deutsch Asiatische Bank. En outre, des obligations douanières, pour un montant égal à celui de l’emprunt eu principal et intérêts, seront remises aux deux banques : ces obligations portent les sceaux des surintendans chinois des ports à traité, des gouverneurs de la province, des préposés européens aux douanes et peuvent servir à acquitter les droits de douane dans-tous les ports à traité. Le gouvernement chinois s’oblige à laisser subsister, pendant toute la durée de l’emprunt, l’administration des douanes maritimes dans la forme actuelle.

L’emprunt 4 et demi pour 100 de 1898, au capital de 400 millions de francs, était destiné à fournir à la Chine le complément de ressources qui lui était nécessaire pour achever de payer l’indemnité de guerre au Japon, dont le total avait été fixé à 230 millions de taëls, le taël étant compté à 3 shillings un quart, environ 4 francs 10, soit 943 millions de francs. Cet emprunt est le premier qui, en dehors de la garantie des douanes impériales, ait reçu