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Sur les 25 millions de taëls que produit l’impôt foncier payable en argent, la moitié est fournie par les cinq provinces : Tchili, Shantung, Shansi, Honan et Sechuen. Les gouverneurs ne se font pas faute de mettre en avant toutes sortes de raisons pour justifier un rendement inférieur à ce qui leur est réclamé. Voici, d’après la moyenne des années 1892 à 1894, pour chacune des 19 provinces, les chiffres de l’impôt foncier, tel qu’il est demandé par le Conseil des revenus et tel qu’il est rentré effectivement :


Provinces Montant exigé par le Conseil Rendement effectif.
Milliers de taëls «
Tchili 3 029 2 200
Shantung 3 380 2 600
Shansi 3 057 2 600
Honan 3 250 2 316
Kiangsu 3 278 1 468
Anhwei 1 655 1 046
Kiangsi 2 067 1 118
Fukien. 1 248 1 010
Chekiang 2 794 1 400
Hupeh 1 125 950
Hunan 1 163 1 150
Shensi 1 627 1 550
Kansu 282 205
Szechuen 668 2 390
Kwanglung 1 280 1 600
Kwangsi 394 300
Yunnan 211 300
Kweichow 32 125
Mandchourie 222 560
Total 30 762 25 088


Deux provinces, Kiangsu et Chekiang, envoient leur tribut de riz en nature à Pékin, et cela au prix de sacrifices considérables. Un sixième environ suit la vieille route du grand canal ; le reste voyage à grands frais par mer, sur des jonques chinoises ou sur les vapeurs de la China merchant Company. Six provinces paient un équivalent en argent. L’impôt fourni en nature doit en théorie être remis à Pékin : c’est pourquoi les frais de transport sont exigés du contribuable, en addition au principal. Le Conseil des revenus fixe ces frais à 30 pour 100, mais, dans la pratique ils dépassent de beaucoup ce taux. Le prix du rachat