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de la baisse de l’arguent sur le commerce extérieur de la Chine ? Si les vieilles théories bimétallistes étaient correctes, les exportations auraient dû augmenter et les importations diminuer ; mais les unes et les autres ont grandi, et les secondes dans une proportion bien plus forte que les premières. Voici un tableau, dressé en partie par la mission lyonnaise : les valeurs y sont exprimées en taëls haikwan, et ceux-ci évalués en francs selon le cours de l’argent :


COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA CHINE DE 1883 A 1899

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Cours du haikwan tael exprimé en francs. Importations. Exportations. Total.
fr. c. Millions de taëls. « «
1883 7,05 74 70 144
1884 7,05 73 67 140
1885 6,70 88 65 153
1886 6,30 87 77 164
1887 6,10 102 86 188
1888 5,90 125 92 217
1889 5,95 111 97 208
1890 6,55 127 87 214
1891 6,10 134 101 235
1892 6,10 135 103 238
1893 5,10 151 117 268
1894 4,75 162 128 290
1895 4,00 172 143 315
1896 4,20 203 131 334
1897 3,75 203 164 367
1898 3,50 210 159 369
1899 3,50 265 196 461

D’autres facteurs que le cours du métal argent ont exercé leur influence : l’abaissement des prix de revient en Europe et des frets a permis aux importateurs de vendre à des cours sans cesse décroissans.

Les changes se cotent à Shanghaï en exprimant la valeur du taël en monnaies étrangères : ainsi les cours de Londres se traduisent par l’inscription du nombre de shillings et de pence qui s’échangent contre un taël ; le change sur France, Allemagne, New-York, par celle des francs et centimes, des marks et pfennigs, des cents qui s’obtiennent contre l’unité chinoise. La cote de Shanghaï indique aussi le nombre de taëls de Shanghaï qui équivalent à 100 piastres mexicaines, et la quantité de sapèques qui se