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s’est engagée à poursuivre la création d’un sanatorium intercommunal destiné aux tuberculeux de l’arrondissement ; l’intention des promoteurs est d’intéresser à cette création les sociétés de secours mutuels, très nombreuses en Seine-et-Oise, et de les décider à y envoyer leurs malades.

Un jeune médecin qui unit à une foi d’apôtre une infatigable activité, le docteur Sersiron, a eu l’idée de syndiquer les diverses œuvres anti-tuberculeuses françaises en une ligue commune, dont le but est de centraliser tous les efforts en vue de l’assistance et de la cure des tuberculeux pauvres ; avec le docteur Dumarest, il a fondé une publication trimestrielle, l’Œuvre anti-tuberculeuse, qui sert de guide et d’instrument de propagande aux sociétés locales.

Mais c’est à Paris qu’il incombe de réaliser le plus grand effort. Il y a deux ans environ, un petit groupe de médecins parisiens, émus par les ravages toujours croissans du fléau, avaient formé, sous la présidence du regretté docteur Potain, un comité d’initiative pour l’étude de la campagne à entreprendre. Après quelques hésitations, on décida de créer d’abord une société anonyme, à capital limité, pour l’acquisition d’un terrain et la construction d’un premier sanatorium. Grâce à des adhésions aussi promptes que généreuses, ce projet a pu se réaliser : une somme de 326 000 francs, fournie par environ 250 souscripteurs, a été rapidement réunie, et la Société des sanatoriums populaires de Paris s’est constituée sous la présidence du prince d’Arenberg.

Le conseil d’administration s’est mis aussitôt à la recherche d’un terrain convenable, et après une enquête approfondie, a décidé l’acquisition du domaine de Bligny, situé à proximité du chemin de fer d’Orsay à Limours, à moins d’une heure de Paris. C’est là, dans un site magnifique, au milieu d’un beau parc de 80 hectares, que va s’élever le premier sanatorium : il sera construit sans luxe, mais avec tout le soin désirable, et l’éminent architecte qui a bien voulu se charger d’en dresser les plans tient à honneur de ne rien négliger pour en faire un établissement modèle. Il contiendra 100 lits et sera réservé aux hommes. Dès que les ressources le permettront, un second sanatorium de même importance, destiné aux femmes, pourra être édifié à proximité ; les aménagemens sont prévus dans cette intention.

Mais construire n’est pas tout : il faudra assurer le fonctionnement du sanatorium et lui fournir le fonds de roulement dont