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les formes des initiations et des épreuves, l’organisation des Ateliers, les conditions d’admission aux Ateliers supérieurs, le nombre des Ateliers de perfection, la composition du Grand Collège des Rites, qui est formé au sein du pouvoir central et qui initie aux derniers degrés de la Franc-Maçonnerie, le taux des cotisations, le nombre et le mode de renouvellement des dignitaires de chaque Atelier.

« J’aurais voulu, Messieurs, pouvoir vous donner quelques détails sur la situation actuelle de la Franc-Maçonnerie en France, sur son importance, le nombre de ses Loges et de ses membres, ses tendances, l’influence qu’elle peut avoir dans le pays. Je regrette de ne posséder sur ces divers points aucun renseignement officiel dont je puisse garantir au Conseil l’exactitude et l’authenticité.

« Je ne crois pas cependant devoir passer sous silence un fait qui doit être parvenu à la connaissance de la plupart des membres du Conseil, car il en a été question dans plusieurs journaux. Un certain nombre de Francs-Maçons, un certain nombre de Loges ou d’Ateliers ont protesté, aussitôt qu’ils en ont eu connaissance, contre la demande adressée au gouvernement par le Grand Maître. Ils font remarquer que l’Assemblée maçonnique n’a pas été appelée à en délibérer, comme l’exigerait la Constitution de l’Ordre ; ils protestent contre une mesure qui, suivant eux, aurait pour conséquence de mettre la Franc-Maçonnerie sous la main de l’administration, et de détruire son indépendance, principe essentiel de son organisation séculaire. Ces réclamations sont devenues assez vives et assez générales pour que le Grand Maître ait cru devoir adresser à la Franc-Maçonnerie, par la voie de la presse, une note destinée à la rassurer.

« J’ai pour devoir, Messieurs, de vous rendre compte de la discussion qui a eu lieu dans le sein de la section de l’Intérieur. Dans cette discussion, le rapporteur a rendu hommage à l’esprit philanthropique qui anime la Franc-Maçonnerie ; il a rendu justice aux œuvres de bienfaisance que ses Loges entretiennent et dont plusieurs peut-être, prises individuellement, offriraient toutes les conditions nécessaires pour être reconnues. Toutefois, il a présenté plusieurs objections contre la reconnaissance de l’Association maçonnique elle-même, prise dans son ensemble. Quoique ces objections n’aient pas été accueillies par la section, je demande au Conseil la permission de les lui indiquer