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LE
THÉÂTRE DE M. MAX HALBE


Freie Liebe, — Eisgang, — Jugend, — Mutter Erde, — Die Heimathlosen, — Das tausendjahrige Reich, drames ; Der Amerikafahrer, farce ; Lebenswende, comédie ; Der Eroberer, tragédie ; Haus Rosenhagen, drame.

Dans les meilleures productions du théâtre allemand, il y a toujours eu, si l’on peut dire, une grande part de théorie, par conséquent de volonté et d’application. Les auteurs se méfient de la spontanéité, à moins qu’au contraire ils ne la recherchent : ce qui est une façon plus certaine de la détruire. Ils ont toujours professé le plus profond dédain pour les « règles », dans le sens qu’on donnait à ce terme, désobligeant à cause de sa pédanterie, au temps des « arts poétiques » et des « pratiques du théâtre » ; mais ils ont une confiance extrême dans les « dramaturgies » que de bons critiques établissent d’après les exemples de Shakspeare et de Calderon. Or, ces deux maîtres glorieux ont démontré, par leurs œuvres, qu’un dramaturge peut avoir un génie varié, qui s’étend du domaine de la fantaisie à celui de l’observation, qui passe de la fiction au réalisme sans le moindre souci d’école, et manie avec une égale aisance les formes les plus diverses du genre. C’est pour cela, j’imagine, que la diversité, qui chez ces maîtres était un don, devient pour leurs émules une espèce de loi, à peu près pareille à ce que fut notre règle des trois unités, en tout cas une sujétion qu’acceptent de parti pris, parfois avec de visibles efforts pour se prêter à ses exigences, des talens qui ne sont peut-être pas universels. Ainsi ont pro-