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s’intéresser à la propagation de l’instruction populaire. Ils se forment en comité, avancent ou garantissent les fonds nécessaires pour les frais de publicité et d’impression, la location d’une salle, le paiement du professeur et l’achat des appareils nécessaires à l’enseignement. Ordinairement le coût d’un de ces cours qui comprend vingt-cinq leçons pour la durée entière de l’année scolaire (session) est de trente à trente-cinq livres sterling. Les membres du comité se remboursent en réclamant aux étudians une indemnité qui varie de dix shillings à une guinée pour les cours de l’après-midi, et qui, généralement, est fixée à cinq shillings pour les cours du soir. Rétribution minime, mais indispensable ne fût-ce qu’au point de vue de l’effet moral. L’ouvrier n’attache de valeur à un cours que s’il a donné de l’argent pour l’entendre. On a essayé, sur certains points, d’une première leçon gratuite, suivie de leçons payantes, et ce système a échoué. Je ne saurais, dans cette brève revue, rappeler tous les obstacles qu’on a rencontrés, ni énumérer les moyens, plus nombreux encore, par lesquels on les a vaincus. Rien ne m’a plus touché, à cet égard, qu’un article, publié en février dernier, par un membre du comité de Greenwich, dans le journal de l’University Extension. C’est le récit de vingt ans de lutte et d’efforts, souvent malheureux, aujourd’hui couronnés de succès, mais d’un succès toujours précaire si l’activité des travailleurs se relâche ou s’endort.

Il fallait cependant une sanction, un critérium pour mesurer les résultats de cet enseignement : on a créé une hiérarchie de certificats, correspondans aux diplômes universitaires. Ceux qui, la session terminée, répondent d’une façon satisfaisante aux questions du maître, reçoivent un certificat qui équivaut au pass degree. Ceux qui ont pu fournir un essai sur une question du cours indiquant, avec une connaissance suffisante du sujet, un certain talent d’exposition, obtiennent les « honneurs. » Un certificat d’assiduité récompense ceux qui ont suivi régulièrement deux cours pendant trois ans. Les élèves-maîtres, pupil-teachers, reçoivent un diplôme particulier. Cours et examens, le système entier fonctionne avec un succès croissant. En 1899, le nombre des étudians est descendu de 13 000 à 12 000, mais le nombre des certificats obtenus a augmenté dans une proportion sensible. Les matières professées sont bien celles qui, en tout pays, relèvent de l’enseignement supérieur. Cela autorise-t-il la Société de