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navires armés coûte environ 120 000 francs pour être complètement prêt à marcher, et son entretien annuel est de 40 000 francs. Si la Société a pu fonctionner, c’est naturellement grâce à la générosité publique. Pour exciter et régulariser le concours des âmes généreuses, des comités de dames se sont constitués, d’abord à Paris et le long du littoral : à Boulogne, Fécamp, le Havre, Brest, Quimper, Nantes, Saint-Malo, Vannes et Bayonne. Tout récemment le courant de sympathie en faveur des Œuvres de mer a gagné l’intérieur et de nouveaux comités de dames viennent de se créer à Pau, La Rochefoucauld, Lyon, Dijon et Reims. Tout fait espérer que le mouvement ne fera que s’accentuer, ce qui permettra enfin à la Société d’agrandir son action et de réaliser son programme complet, qui dès le principe a toujours été le même, mais auquel doivent correspondre les ressources nécessaires. Voici en quoi consiste à présent ce programme : faire croiser un troisième bateau-hôpital dans la mer du Nord pour nos pêcheurs qui en sont encore privés, et transformer les navires à voile en navires à vapeur, ce qui les mettra à l’abri de certaines chances de mer et surtout augmentera considérablement leur rendement dans la voie de l’assistance.

À l’heure actuelle, la Société a sur chantier un navire-hôpital à vapeur, qui pourra faire la campagne de pêche de 1901.

Il n’échappera à personne que la Société des Œuvres de mer se présente avec des caractères nouveaux, particuliers et bien tranchés, qui la distinguent de la plupart des autres Sociétés similaires.

D’abord, ce n’est pas exclusivement à des faibles et à des vaincus qu’elle porte assistance, mais bien à des lutteurs par excellence, les Travailleurs de la mer.

En second lieu, loin de constituer un outillage manœuvrant à vide en prévision d’éventualités hypothétiques, la Société des Œuvres de mer, toujours agissante et efficace, obtient immédiatement le résultat cherché. N’est-ce pas dans cette tension soutenue de l’esprit et cette activité constante que réside le secret de sa vitalité ?

Enfin, pour terminer, nous ne devons pas négliger de faire remarquer qu’à la création des Œuvres de mer a correspondu immédiatement, en vue d’assister tous les gens de mer en général, un concours d’efforts merveilleux dont il est bon de donner un aperçu.