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Après avoir subi l’épreuve d’un examen rigoureux au Sénat, les appropriation bills reviennent à la Chambre avec de nouveaux chiffres. Mais, quand ils reviennent, il est trop tard pour que la Chambre les remette au creuset du comité de la Chambre entière. Le comité des appropriations de la Chambre n’a guère présenté ses bills avant le milieu de la session, on peut en être certain ; une fois arrivés au Sénat, ils ont été soumis au comité correspondant ; le rapport de cette commission a été discuté avec la lenteur qui caractérise la façon de procéder de la Chambre haute ; de sorte que les derniers jours de la session ne sont pas éloignés quand les bills sont renvoyés à la Chambre avec toutes les modifications que leur a fait subir le Sénat. La Chambre n’est guère disposée à accepter les changemens importans introduits par le Sénat ; mais on n’a plus le temps d’engager une querelle avec la Chambre haute, à moins de prendre le parti de prolonger la session jusqu’au milieu des chaleurs de l’été, ou de rejeter le bill en acceptant tous les ennuis d’une session extraordinaire. Si c’est la courte session, qui se termine, d’après la constitution, le 4 mars, on n’a que l’alternative encore plus désagréable de laisser régler les appropriations par la nouvelle Chambre.


Il y a donc là aussi des conflits.


Voilà pourquoi il est d’usage de régler ces conflits au moyen d’une conférence entre les deux Chambres. La Chambre rejette les amendemens du Sénat sans les lire ; le Sénat refuse énergiquement de céder ; il s’ensuit une conférence dirigée par une commission de trois membres de chaque Chambre ; on arrive à un compromis en amalgamant des propositions contraires, de façon à ne donner la victoire à aucun des deux partis... (p. 171-174).


Quant au pouvoir exécutif, nous offre-t-il plus d’exemples à suivre, soit dans l’élection du Président, soit dans l’exercice de ses droits ?

Pour l’élection du Président, rappelons encore ce que M. Wilson n’avait pas à apprendre à ses concitoyens, mais ce qu’un lecteur français doit savoir.

Chaque État nomme un nombre d’électeurs égal à la totalité des sénateurs et des députés qu’il a le droit d’envoyer au Congrès. Ce corps électoral nomme tout à la fois et le Président et le Vice-Président, qui n’est, comme on vient de le voir, que sa doublure, un en-cas, mais qui, du vivant du Président, a pourtant un rôle : il préside le Sénat. Le vote se fait distinctement pour chacun d’eux dans chaque État, et les deux listes contenant tous les noms, avec indication des suffrages obtenus, sont envoyées au siège du gouvernement. Si l’un des candidats obtient pour la présidence la majorité absolue, il est proclamé Président ; sinon, la Chambre des députés choisit immédiatement, au scrutin, parmi les trois qui ont obtenu le plus grand nombre de suffrages ; mais, dans ce choix du Président fait à la Chambre, les votes sont pris par État,