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A Catherine de Médicis, datée de 1564, et qui fait partie du recueil intitulé : Le Bocage royal (II, 2)[1].

Prière pour la victoire, datée de 1569, ayant Moncontour.

10° L’Hydre défait, et enfin :

11° L’Hymne du roi Henri III, roi de France, pour la bataille de Moncontour.

Cette dernière pièce fait aujourd’hui partie du premier livre des Hymnes, et rarement Ronsard a mieux manié le rythme élégant, difficile, et entraînant qu’il avait choisi ce jour-là pour chanter son prince :


Tel qu’un petit aigle sort
Fier et fort
Dessous l’aile de sa mère,
Et, d’ongles crochus et longs
Aux dragons,
Fait guerre en sortant de l’aire ;

Tel qu’un jeune lionneau.
Tout nouveau
Quittant caverne et bocage.
Pour premier combat assaut.
D’un cœur haut
Quelque grand taureau sauvage.
………………..
………………..

Il a tranché le lien
Gordien,
Pour nos bonnes destinées ;
Il a coupé le licol
Qui au col
Nous pendait dès huit années.

Il a d’un glaive tranchant
Au méchant
Coupé la force et l’audace,
Il a des ennemis morts
Les grands corps
Fait tomber dessus la place...


Nous ne jouerons pas ici le mauvais tour à notre honnête et cher Boileau de rapprocher de ces vers quelques strophes de son Ode sur la prise de Namur.

  1. J’entends dans l’édition de 1584, car six ans auparavant, dans l’édition de 1578, elle fait encore partie du recueil des Élégies. La date certaine en est donnée par le voyage royal auquel elle n’est qu’une longue allusion.