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sur la toilette deux bourses de pièces d’or, puis le duc de Mortemart, avec l’intendant de l’argenterie et des Menus-Plaisirs, offre de la part du Roi la couronne de diamans, fermée par une double fleur de lis, qui doit surmonter l’édifice de ses cheveux. Après la coiffure, Marie revêt sa jupe de velours violet, bordée d’hermine et semée de fleurs de lis d’or, le devant couvert de pierreries, ainsi que le corps de jupe, dont les manches sont agrafées de diamans. Après que le manteau royal est placé sur ses épaules, du même velours violet fleurdelisé d’or, bordé et doublé d’hermine, elle se rend au cabinet du Roi, où le cortège de l’époux l’attend. Il est lui-même en habit de brocart d’or, en manteau de point d’Espagne d’or, et un énorme diamant relève un côté de son chapeau à plumes blanches.

On se met en marche pour la chapelle, par la galerie de François Ier, à travers la double haie des gardes du corps. La musique de la Chambre va devant, avec ses trompettes, fifres et tambours, puis défilent les hallebardes des Cent-Suisses, enfin le cortège royal, précédé des hérauts d’armes et des grands maîtres des cérémonies. Les chevaliers du Saint-Esprit suivent deux à deux, les grands officiers de l’ordre en tête, et, à la suite, le comte de Charolais, le comte de Clermont et le prince de Conti, en habit de l’ordre et marchant seuls. Les masses des deux huissiers de la Chambre et l’épée du marquis de Courtenvaux, capitaine des Cent-Suisses, annoncent le Roi. Il a pour lui donner la main le prince Charles de Lorraine, grand écuyer, et le commandeur de Beringhein, premier écuyer ; derrière Sa Majesté est le duc de Villeroy, capitaine des gardes, entre le premier gentilhomme, duc de Mortemart, et le grand maître de la garde-robe, duc de la Rochefoucauld. Aux côtés du Roi, se tiennent les officiers des gardes et les six gardes écossais, avec la cotte d’armes brodée et la pertuisane. La Reine est menée par le duc d’Orléans et le duc de Bourbon, ayant auprès d’elle le marquis de Nangis, son chevalier d’honneur, et le comte de Tessé, son premier écuyer ; le duc de Noailles, capitaine de la première compagnie des gardes du corps, soutient la queue du manteau, qui est portée en triangle par trois princesses du sang, Mme la duchesse de Bourbon, la princesse de Conti et Mlle de Charolais. Chacune a deux seigneurs pour l’accompagner, l’un lui donnant la main, l’autre portant sa mante. La duchesse d’Orléans suit la Reine, puis Mlle de Clermont, qui est Condé, et Mlle de la Roche-sur-Yon, qui est Conti,