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animée. Landernau ne date pas d’hier. C’était une des plus importantes stations de la voie consulaire qui conduisait de Nantes à Vorganium sur la rive droite de l’Aber-Wrac’h, et pendant tout le moyen âge, il a fait un commerce assez important avec Bordeaux et Bayonne. Il continue à être très actif, près de 30 000 tonnes. Au Sud de la pointe de l’Armorique, les rives de la petite anse de Lamberlach sont spécialement aménagées pour la culture des produits maraîchers, de la fraise surtout, dont le développement et les expéditions ont pris depuis un certain temps une grande importance. Tout à côté, la baie se ramifie encore en trois petits estuaires qui servent d’abri aux caboteurs. L’un d’eux est occupé par le petit port de Daoulas, qui, d’après la chronique d’Albert le Grand, aurait été aussi prospère que Brest et dont le nom Daou-glas, double deuil, rappelle des souvenirs tragiques. Daoulas est réduit aujourd’hui à un quai et à une estacade assez modestes ; mais il est encore très fréquenté, et son trafic est de près de 6 000 tonnes.

La rivière du Faou se jette dans la baie un peu au-dessous de celle de Daoulas ; et, à 6 kilomètres environ de son embouchure, se trouve un excellent mouillage qui porte son nom, où les caboteurs trouvent près de 500 mètres de quais très bien installés et font un trafic de plus de 10 000 tonnes. L’embouchure du Faou est commune avec celle de l’Aulne, qui est navigable sur 30 kilomètres environ, jusqu’à Châteaulin. A l’entrée de l’estuaire de l’Aulne, une petite cale est disposée sur la grève de Port-Maria. C’est Landévennec, dont l’abbaye, qui ne nous a laissé que ses ruines, a été l’un des plus riches établissemens monastiques du moyen âge. Ce n’est plus aujourd’hui qu’un havre d’échouage presque sans mouvement commercial.

A l’exception de quelques barques de pêche, tous les bateaux remontent l’Aulne jusqu’à Port-Launay et Châteaulin, qui, bien qu’étant distans de 4 kilomètres, ne font en réalité qu’un seul grand port en rivière, tête de ligne du canal de Nantes à Brest. De Châteaulin à Port-Launay, l’Aulne décrit une grande boucle où stationnent tous les chalands de la navigation intérieure. A Port-Launay un bassin à flot établit la communication entre cette navigation et la navigation maritime. Le mouvement commercial y est assez considérable surtout à l’exportation, près de 20 000 tonnes, et ne paraît pas devoir s’affaiblir.

Lanvéoc, le Fret et Roscanvel sont aussi trois petits ports