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peu au Sud, au goulet de Fromentine : mais c’est un simple bac. Le goulet n’a d’ailleurs que 1 kilomètre de largeur en basse mer.

L’île de Noirmoutier, comme on le voit, tient presque à la terre, et il suffirait de bien peu de chose pour qu’elle lui fût tout à fait rattachée. Elle possède deux ports : l’Herbandière et Noirmoutier. Le premier au Nord, dans les rochers qui font face à l’îlot du Pilier, n’est qu’un abri pour les embarcations de pêche et de petit cabotage ; le second, plus sérieux, est formé de la réunion de trois étiers qui écoulent les eaux des polders et des marais salans, et dont le principal est muni de quais et d’une écluse de chasse.

Le mouvement commercial est assez actif ; près de 20 000 tonnes. Il existe aussi un petit port d’échouage dans l’îlot du Pilier, qui sert principalement pour le ravitaillement du phare planté sur ces écueils. La pêche et le sel sont naturellement les principaux produits de l’île ; mais les moindres parcelles de terrain sont utilisées, et, grâce au bon engrais fourni par les plantes marines, les céréales et les cultures potagères y donnent d’excellens résultats. L’île a près de 8000 habitans, d’autant plus attachés à leur sol qu’il a été plus difficile de le conquérir. La densité de la population est à peu près le double de la moyenne de celle de la France.


VIII

Une douzaine de ports environ jalonnent la région littorale du Poitou et de la Vendée, depuis la Rochelle jusqu’à l’embouchure de la Loire : Marans, Moricq, l’Aiguillon, Luçon, les Sables-d’Olonne, Saint-Gilles-sur-Vie, la Barre-de-Monts, le grand Pont de Beauvoir, les Brochets, les Champs, l’Epoids, le Collet et Pornic, les uns sur la côte même, les autres à une certaine distance de la mer, dans cette zone de terres basses, d’alluvions et de lagunes, coupée de dunes et d’une infinité de petits canaux, sillonnée par les eaux dormantes de la Sèvre, de la Vendée, du Lay, de l’Aulize, du Falleron et des nombreux étiers qui en dérivent ou en dépendent et qui est si bien désignée sous le nom de « Marais. » Seul le port des Sables-d’Olonne a une sérieuse importance, et il le doit en partie à sa situation presque à égale distance de Saint-Nazaire et de la Rochelle, de la Loire et de la Charente,