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dernières heures du flux. Entre ces cales, un même nombre de conches pour abriter les gabares. Le mouvement est entièrement fluvial, mais il a pris une certaine importance depuis que le port de Cubzac a disparu à la suite du remplacement de son bac par le magnifique pont qui traverse la Dordogne. Ce mouvement, qui consiste en pierres détaille, vins, bois et grains, dépasse certaines années 40 000 tonnes.

Un élégant château fort, bâti sur un rocher qui domine la Dordogne, donne au port de Bourg un petit air guerrier. Bourg présentait déjà une certaine activité au XVIe siècle, à cause des franchises qu’on lui avait accordées pour la vente du sel. C’était un lieu de foires spéciales à cette vente, et ces foires, que l’on appelait des « Troque-sel » y attiraient tous les gens de la contrée. Aujourd’hui, ce sont les coteaux de Bourg, plantés en vignes, qui font la fortune du pays. Le mouvement du port consiste presque entièrement dans l’expédition du vin de Bourg et de quelques pierres de taille qui fournissent d’excellens matériaux pour les belles constructions de Bordeaux. Le port est bien aménagé ; quatre cales, autant de couches, un petit chenal, régulièrement entretenu par une écluse de chasse. Le mouvement est d’ailleurs presque entièrement fluvial, et il atteint près de 70 000 tonnes.

Sur la rive gauche de la Dordogne, trois petits ports, Saint-Pardon, Caverne et la Chapelle-d’Ambez, modestes aussi comme mouvement commercial. De simples cales avec de petits appontemens permettent l’accoste des chalands et facilitent quelques opérations d’échange qui ne dépassent pas un petit rayon et atteignent à peine, pour les trois petits ports réunis, 7 000 à 8 000 tonnes par an.

Au Bec-d’Ambès, on entre en Gironde. Le fleuve prend tout de suite un très grand air. Les rives s’éloignent. De longues îles le divisent de distance en distance en deux bras. Sa largeur atteint et dépasse bientôt 3 kilomètres ; et elle va toujours en progressant.

Du Bec-d’Ambès à l’embouchure de la Gironde, sur près de 73 kilomètres, on compte une vingtaine de ports échelonnés sur les deux rives, à peu près répartis également des deux côtés : une dizaine sur la côte de Saintonge, une dizaine sur la côte du Médoc. A partir de Bourg, sur la rive droite, ce sont Plassac, Blaye, Saint-Androny, les Calonges, Maubert, Mortagne, Saint-Seurin-d’Uzet, les Monards, Meschers, Saint-Georges-de-Didonne