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des impôts et revenus publics consistent en dépenses des administrations de l’enregistrement, du timbre, des douanes, des contributions directes et indirectes, des manufactures de l’Etat. Les remboursemens et restitutions, non-valeurs et primes se composent de dégrèvemens des contributions directes, de remboursemens sur produits indirects, de répartitions de produits d’amendes, saisies et confiscations, et des primes à l’exportation de marchandises. Les autres divisions de ce tableau s’expliquent d’elles-mêmes. La première inspection du budget nous montre combien il est difficile à manœuvrer : la dette et les dépenses militaires en forment presque les deux tiers ; un neuvième consiste en dépenses qui ne sont que la condition d’encaissement de recettes, — comme celles des postes, des régies et monopoles d’État, — lesquelles grandissent en même temps que les dépenses et dont la réduction n’est pas désirable, puisque ces services se soldent pour la plupart en bénéfice et contribuent à alimenter le budget. Il y aurait lieu seulement d’établir plus nettement encore le bilan de chacune de ces exploitations industrielles nationales : l’étude approfondie en serait instructive et mériterait d’exercer la sagacité de ceux qui s’occupent des finances publiques. Nous en disons plus loin quelques mots. Les ministères civils proprement dits ne forment qu’un total d’environ 800 millions, les deux neuvièmes du budget.

Avant de passer en revue et de discuter ces divers élémens de dépenses, rappelons les principales dispositions de la loi de finances, soumise en ce moment au Parlement. Elle est divisée en quatre titres. Le premier, budget général, ouvre les crédits aux divers ministères pour les dépenses votées ; indique les nouveaux impôts et revenus autorisés ; rappelle, dans un état annexe, ceux qui l’ont été par des lois antérieures ; fixe la très modeste contribution des colonies aux dépenses civiles et militaires qu’elles occasionnent à l’Etat (462 230 francs pour 1900) ; évalue les voies et moyens, c’est-à-dire les recettes. Le titre II s’applique aux budgets annexes rattachés pour ordre au budget général. Le titre III contient un certain nombre de dispositions spéciales ; ainsi, cette année, le régime financier des colonies est modifié, et les dépenses civiles sont laissées à leur charge ; le compte de réorganisation des défenses de Calais est clos. Le titre IV traite des moyens de service et dispositions annuelles ; contient la nomenclature des services qui seuls peuvent donner lieu à ouverture de crédits