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de 5 shillings et, si l’enfant était absolument réfractaire, ils devaient le mettre à l’École industrielle.

Voici, comment le législateur assurait l’exécution de la loi. Partout, où il n’y avait pas de bureau scolaire, un Comité de fréquentation scolaire (School attendance committee)[1] devait être nommé, dans les bourgs, par le conseil du bourg, et dans les provinces, par les curateurs de la loi des pauvres. Ces comités locaux avaient le droit de faire tel règlement, qui leur semblait le plus apte, étant donné le genre de vie de la population, à obtenir l’assiduité des enfans à l’école.

On pourvoyait d’ailleurs à l’accroissement des écoles industrielles, pour y envoyer les enfans vagabonds (vagrant ou truand).

La loi Sandon enlevait au bureau scolaire la charge de payer pour les enfans pauvres, fréquentant les écoles libres, et l’imposait aux tuteurs de la loi des pauvres. Elle s’efforçait en outre d’étendre le champ de l’enseignement primaire, en ajoutant aux matières ordinaires (standard subjects) deux catégories nouvelles, appelées matières classiques et matières spécifiques[2] et en promettant une allocation de 2 à 4 shillings par écolier ayant passé l’examen sur ces matières.

La loi de 1880, proposée par M. Mundella, alors vice-président du conseil privé, ordonnait à tous les bureaux scolaires et à tous les comités de fréquentation de faire des règlemens pour assurer l’exécution de la loi Forster. Elle exigeait la fréquentation entière jusqu’à dix ans. De dix à treize ans, l’exemption d’une partie du temps de la classe pouvait être obtenue, si l’écolier avait atteint le niveau de la seconde, et l’exemption totale, s’il était de la force de la quatrième.

Cependant avait lieu à Berlin la conférence internationale sur la question sociale provoquée à l’avènement de l’empereur Guillaume II, et le gouvernement anglais, qui y fut représenté entre autres par sir John Gorst, s’était engagé à prendre douze ans pour l’âge minimum du travail des enfans en fabrique. En conséquence, le cabinet libéral proposa de porter à douze ans la durée de l’obligation scolaire. Sur les objections des manufacturiers du Lancashire, on ne put obtenir qu’une extension d’une année (loi de 1893).

  1. Ces conseils ont été établis en 1888 par la loi sur le gouvernement local et forment un des rouages dans le système de l’instruction publique.
  2. On appelle « classique » l’enseignement de la grammaire, de l’histoire et la géographie et « spécifique » celui des mathématiques et des langues vivantes.