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vaincu les difficultés de début ; et il est certain que l’installation d’une exploitation minière sur une très grande échelle, en plein cœur de la Chine, en comportera. Dans le Chantoung, le gouvernement chinois a en quelque sorte délégué à l’Allemagne son droit de concéder les mines, mais jusqu’à présent aucune société ne s’est encore constituée. Au Kouï-Tchéou un syndicat anglo-français s’est formé en vue de l’exploitation de mines de mercure. Au Yunnan, le gouvernement chinois s’est engagé à diverses reprises à ne pas mettre d’obstacles à l’acquisition et à la mise en valeur de terrains miniers par des Français. Mais jusqu’ici tout s’est borné de ce côté à l’envoi de quelques missions d’ingénieurs, et rien ne saurait du reste être entrepris avant la construction du chemin de fer, qui peut seul permettre l’exportation des minerais dans des conditions d’économie relative. Au Setchouen les mêmes engagemens qu’au Yunnan ont été pris vis-à-vis des Anglais et des Français ; là les choses paraissent un peu plus avancées : à plusieurs reprises on a dit que des concessions avaient été accordées à nos compatriotes, puis on n’en a plus entendu parler ; en tout cas, au mois de juin, un contrat est intervenu entre un homme d’affaires, membre du parlement anglais, M. Pritchard Morgan et l’administration des mines du Setchouen, puis a été ratifié par le Tsong-li-Yamen.

Ce contrat serait médiocrement avantageux ; un journal de Hong-Kong dit que le seul privilège de M. Morgan paraît être de trouver l’argent et de faire les travaux, les lieux et les conditions dans lesquels il appliquera ses efforts restant au choix des Célestes sans aucune garantie pour lui. Qu’il s’agisse de mines ou de chemins de fer, les Chinois excellent à réserver à des administrations ou à des sociétés indigènes, sociétés où les mandarins sont toujours largement intéressés, une bonne part des bénéfices, sans courir grand risque. Il n’en est autrement que dans quelques concessions qui leur ont été arrachées en des momens d’affolement, et sous le coup de la peur, telles que les privilèges donnés à l’Allemagne dans le Chantoung, les chemins de fer russes de Mandchourie et, à un moindre degré, les mines du Peking Syndicate.

Lorsque nous aurons cité une concession de tramways allemande à Pékin, il ne nous restera plus, pour avoir complété la liste des œuvres de quelque importance entreprises par les étrangers pour commencer l’exploitation de la Chine, qu’à mentionner