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exemples, on se rend compte de ce que devra être la collection de planches qu’il importera d’adjoindre au matériel d’un cours d’histoire de l’art. Nous voudrions y trouver, pour ce qui est de l’antiquité, les plans d’un temple égyptien, d’un palais assyrien et d’un palais perse, ceux de quelques-uns des grands temples de la Grèce, ceux d’un théâtre grec et d’un théâtre romain, d’un amphithéâtre tel que le Colisée, de thermes tels que ceux de Caracalla, d’une maison de Pompéi, etc., plans qui seraient accompagnés d’essais de restauration dessinés à grands traits. Le même mode de présentation serait adopté pour des ensembles, tels que Louqsor ou Karnak, la terrasse de Persépolis, l’Acropole d’Athènes, l’Altis d’Olympie, l’enceinte sacrée de Delphes, le Forum romain, les édifices du Palatin.

Lorsque, en 1876, je fus appelé à l’honneur de fonder, dans la faculté des lettres de Paris, l’enseignement de l’archéologie classique, je trouvai, dans une collection éditée en Allemagne, quelques-unes des planches que je viens d’énumérer ; celles qui m’auraient manqué me furent fournies, sous forme de grands dessins au lavis, par un auditeur de mes premières leçons, M. Charles Chipiez, le savant architecte qui devait devenir plus tard mon collaborateur. Malgré le programme de 1891, il n’a encore rien été tenté, en ce genre, par un éditeur français, qui ait quelque valeur. Rien pourtant ne serait plus facile aujourd’hui que de réunir les élémens de ces collections. Un bon nombre des figures seraient données par les planches de l’Histoire de l’art, que des procédés mécaniques permettraient d’agrandir à volonté ; quant aux autres, on les demanderait à divers ouvrages que connaissent les archéologues et à ces restaurations des pensionnaires de l’Académie de France à Rome dont quelques-unes seulement ont été publiées, mais qui sont toutes conservées à la bibliothèque de l’Ecole des Beaux-Arts. Le jour où l’histoire de l’art serait partout enseignée, peut-être verrait-on enfin quelques éditeurs français se décider à entreprendre l’exécution d’une suite de planches qui ne pourrait manquer d’être acquise par tous les maîtres. Si, alors même, par timidité, ces éditeurs hésitaient à courir ce risque, encore resterait-il la ressource de faire ses commandes à l’étranger.

Quant aux statues, c’est en face des plâtres qui les reproduisent qu’il conviendrait d’en parler ; mais nous ne saurions prétendre doter chaque lycée de cette galerie de moulages, rangés par ordre chronologique, que n’a point et que n’aura peut-être pas de sitôt