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résultait que les habitans des côtes, pêcheurs ou marins, souffrent moins de la scrofule que les habitans du continent. Grâce à Russel, un asile maritime pour enfans scrofuleux s’ouvrait à Margate dès l’année 1796. C’était le premier établissement de ce genre en Europe.

A l’heure qu’il est, on compte en Angleterre plus de trente stations maritimes destinées aux enfans scrofuleux et tuberculeux. L’exemple de la Grande-Bretagne a été suivi par les autres pays d’Europe, et tout d’abord par l’Italie, où Russel avait trouvé un émule énergique et entreprenant dans la personne de Giuseppe Barellvi. Grâce à ce dernier, il y a maintenant en Italie plus de 28 stations maritimes ; 60 000 enfans y ont trouvé asile, et la plupart ont été guéris. Le plus considérable de ces établissemens se trouve à Venise, sur le Lido ; l’organisation en a coûté 400 000 fr. En France, la première station maritime pour enfans scrofuleux et tuberculeux a été fondée en 1847, à Cette, au bord de la Méditerranée. Le nombre des établissemens similaires est de 11 ; le plus important d’entre eux et le plus connu se trouve à Berck-sur-Mer. Cette dernière institution, admirablement organisée, s’est fait dans toute l’Europe une réputation justement méritée. La Belgique, la Hollande, le Danemark, l’Allemagne et l’Autriche possèdent également des stations de ce genre. On en trouve aussi en Amérique. Quant à la Russie, deux stations seulement fonctionnent sur son territoire : celle de Yalta, pour les enfans atteints de maladies chroniques en général (33 places), et celle d’Oranienbaum, pour les scrofuleux et pour les convalescens.

Il y a lieu d’espérer que de. nouveaux établissemens seront organisés sous peu. Sous le patronage de l’Impératrice régnante et de l’Impératrice douairière, une société s’est constituée en vue de la création de sanatoriums maritimes en Russie ; une première souscription a déjà fourni les fonds nécessaires à l’installation. Le montant de cette souscription, dont le noyau a été constitué par les offrandes impériales, s’élève, d’après les renseignemens du docteur N. Wéliaminoff, qui en est l’initiateur, à 36 000 roubles. La première station que l’on se propose de fonder sera destinée aux enfans atteints de ce que l’on appelle la tuberculose chirurgicale, c’est-à-dire d’affections tuberculeuses des os, des articulations et des glandes ; il est question d’organiser ce sanatorium à Vindava, sur le littoral de la mer Baltique. On songe en outre à la création d’un établissement similaire, à Sestroretsk,