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Londres ; il obtenait un liquide parfaitement limpide, et les substances organiques se transformaient en sels d’oxydes.

Falk remplissait de terre sablonneuse de grands cylindres de verre d’un faible diamètre et les arrosait de solutions contenant des fermens, des leucomaïnes ou des ptomaïnes. L’émulsine et les autres fermens, après avoir passé à travers la terre, se trouvaient complètement privés de leur pouvoir fermentatif ; les solutions de sang charbonneux ou de leucomaïnes, et l’infusion de viande de cheval putréfiée abandonnaient à la terre du cylindre leurs principes et leur odeur de pourriture ; injectées dans le sang des animaux elles ne provoquaient plus d’empoisonnement. Il fallut plusieurs mois d’un arrosage quotidien pour que la terre des cylindres-filtres perdît son pouvoir désinfectant.


L’eau est un élément naturel en connexion étroite avec le sol, et, par conséquent, avec les mondes végétal et animal. Les réserves en sont immenses sur notre planète, et son rôle biologique n’est pas moins grand ni moins varié que celui du sol. L’atmosphère en contient de grandes quantités. L’eau est indispensable à l’existence des organismes vivans ; ils ont besoin d’eau pour subvenir aux dépenses provenant de la transpiration. Sous l’action de la chaleur solaire, la surface du globe donne naissance à d’immenses quantités de vapeur d’eau. Au contact de courans atmosphériques plus froids, la vapeur se condense et donne lieu aux précipitations atmosphériques, — pluie, neige, rosée, — qui, s’abattant sur le sol, y accomplissent leur œuvre vivifiante.

La chaleur spécifique de l’eau est une propriété aussi importante qu’élémentaire, grâce à laquelle un rôle considérable est dévolu à l’eau dans la répartition des températures à la surface du globe. La pluie, la neige et la rosée, les fleuves, les lacs et les mers, ont un office à remplir à la fois dans la vie et dans l’économie générale de la nature.

L’humidité atmosphérique contribue largement à la purification et à l’assainissement de l’air que nous respirons, — car la goutte de pluie, parfaitement pure au moment de sa formation, se charge dans sa chute aérienne de quantités immenses d’impuretés gazeuses et solides, — poussière, gaz nuisibles, microbes, — surtout dans le voisinage des agglomérations humaines. Tissandier a trouvé à Paris, par un temps sec, 23 milligrammes de poussière dans 1 mètre cube d’air, tandis qu’après une chute